Dossier n°7422 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1996

Denise Chesnoy Bezille

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 14/12/1901
Date de décés : //
Profession : Fermière

Lucien Chesnoy

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 20/04/1896
Date de décés : 25/07/1951
Profession : Fermier

Localisation Ville : Freville-du-Gâtinais (45270)
Département : Loiret
Région : Centre-Val de Loire

L'histoire

Lucien et Denise Chesnoy Ă©taient fermiers Ă  FrĂ©ville en Gâtinais, dans le Loiret. Ils firent la connaissance de la famille Burztein au dĂ©but de la guerre. Madame Burztein Ă©tait venue se rĂ©fugier Ă  la campagne avec ses enfants Annette et Jacques; son mari, mobilisĂ© dans l’armĂ©e française, avait Ă©tĂ© blessĂ© et fait prisonnier par les Allemands. Après l’armistice, Madame Burztein retourna Ă  Paris pour reprendre son travail, laissant les enfants Ă  la ferme des Chesnoy qui avaient eux mĂŞme quatre enfants; grâce Ă  son salaire elle pouvait payer la pension d’Annette et de Jacques. Monsieur Burztein fut remis en libertĂ© en sa qualitĂ© d’ancien combattant blessĂ© et rentra chez lui. Le 16 juillet 1942, il fut arrĂŞtĂ© avec sa femme et leur fille nouvelle-nĂ©e; tous les trois furent emmenĂ©s au VĂ©lodrome d’Hiver. Madame Burztein rĂ©ussit Ă  s’en Ă©chapper avec le bĂ©bĂ©. Compte tenu de sa nouvelle situation, elle fit venir son fils Jacques, laissant Annette chez les Chesnoy. La fillette grandit Ă  la ferme comme si elle faisait partie de la famille, allant Ă  l’Ă©cole avec ses « frères ». Dans sa dĂ©position après la guerre elle explique qu’elle avait l’impression d’ĂŞtre le cinquième enfant des fermiers. Tous les enfants Ă  l’Ă©cole savaient qu’elle Ă©tait juive, mais quand les gendarmes posaient des questions, Denise Chesnoy dĂ©clarait qu’il s’agissait d’une rĂ©fugiĂ©e. Annette vĂ©cut Ă  FrĂ©ville jusqu’Ă  la fin de 1943, oĂą sa mère la rapprocha de Paris. Après la guerre, Annette Burztein perdit contact avec ses sauveteurs. Cinquante ans plus tard, son mari et elle achetèrent une maison de campagne dans le Loiret. Le maire du village, regardant sa photo de classe, reconnut une de ses camarades. Il s’ensuivit une Ă©mouvante rencontre entre tous les Ă©lèves de cette classe, instituteur compris, et Annette Burztein-Maslyczyk retrouva ainsi les Chesnoy.

Le 9 décembre 1996, Yad Vashem a décerné à Lucien et Denise Chesnoy le titre de Juste des Nations.

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