Dossier n°7564 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette (Lesage) Fagnot

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 23/08/1910
Date de décès : 07/07/1999
Profession : Comptable

Maurice Fagnot

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 26/03/1914
Date de décès : 10/08/2003
Profession : Métreur
    Localisation Ville : Chaumont (18350)
    Département : Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Mobilisé au début de la guerre, Maurice Fagnot fut fait prisonnier mais réussit à s’évader du stalag où il était interné en Allemagne. Il préféra ne pas rentrer à son domicile parisien, dont les Allemands connaissaient l’adresse, et s’installa à Chaumont (Cher) en zone sud. Sa femme Henriette partit le rejoindre en automne 1942, emmenant avec elle Monique Ascher, une enfant juive d’environ cinq ans. Ses parents habitaient Paris; le 14 mai 1941 son père avait été arrêté et interné au camp de Pithiviers. Le 16 juillet 1942, sa mère fut prévenue que se déroulait une grande rafle de Juifs. Monique se trouvait alors chez des voisins. Anna Ascher partit la chercher; en revenant elle rencontra dans la cage d’escalier deux policiers en civil. L’un d’eux lui demanda si elle connaissait Mme Ascher. Elle répondit par la négative et se précipita avec Monique chez la concierge, qui, courageusement, la cacha dans un placard de la loge. Lorsque les policiers lui demandèrent où se trouvait Mme Ascher, elle affirma n’en rien savoir, et ils repartirent. La fugitive et sa fille se rendirent alors chez des connaissances du voisinage, qui les envoyèrent chez les Lesage à Draveil, en grande banlieue. L’enfant y fut bien accueillie mais des voisins ayant appris qu’elle était juive, les Lesage prirent peur. Le hasard voulut que leur fille, Henriette Fagnot, s’apprêtait à rejoindre son mari à Chaumont. Après en avoir discuté avec Anna, il fut décidé qu’Henriette emmènerait Monique. Les Fagnot, qui n’avaient pas d’enfants, la traitèrent comme leur propre fille et ne dévoilèrent à personne qu’elle était juive. Ils l’inscrivirent à l’école et l’aidèrent à faire ses devoirs. Henriette informait Anna Ascher des progrès de sa fille. Dans son témoignage après la guerre Maurice Fagnot écrit : « Il nous a semblé assez naturel à ma femme et moi-même d’offrir notre aide à une cause aussi courante que celle de sauver un être humain de la barbarie. »

    Le 26 mars 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette et Maurice Fagnot, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Galerie: Les Justes parmi les Nations de Saint-Amand-Montrond et de son arrondissement

    Henriette Fagnot avec une robe à pois , sa soeur Geneviève à sa droite et Maurice Fagnot le mari

    Henriette Fagnot avec une robe à pois , sa sœur Geneviève à sa droite et Maurice Fagnot le mari

     

    Extraits des discours à St-Amand-Montrond