Dossier n°7585 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Alexis Bosselut

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 30/09/1897
Date de décès : 28/02/1948
Profession : Magasinier dans un entrepôt

Jeanne Bosselut Laboureur

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 24/12/1892
Date de décès : 29/06/1989
Profession : mère au foyer
    Localisation Ville : Paris (75010)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Alexis Bosselut
    Alexis Bosselut, sa femme Jeanne et leur fille Jeanine habitaient Paris. Ils avaient pour voisins de palier des Juifs polonais, Jacob Pintel, sa femme Tauba et leur fils Samuel. Les deux familles sympathisaient et Jeanine, de dix ans plus âgée que Samuel, le considérait un peu comme un petit frère. Alexis, qui avait fait la guerre de 14, fut à nouveau mobilisé en 1939. Fait prisonnier par les Allemands en 1940, il fut remis en liberté en 1942 compte tenu de son âge et rentra à Paris où il retrouva son poste de magasinier dans un entrepôt. Son voisin Jacob Pintel, engagé volontaire dans l’armée française, avait lui aussi été fait prisonnier et se trouvait dans un stalag en Allemagne. En novembre 1942, après les grandes rafles des Juifs de Paris, Tauba Pintel décida de quitter la capitale pour tenter de se réfugier en zone sud. Elle demanda à Jeanne Bosselut de garder Samuel, qui avait alors cinq ans, pendant quelques jours, le temps pour elle de trouver une retraite sure où il pourrait la rejoindre. Jeanne accepta. Malheureusement, Tauba fut arrêtée alors qu’elle essayait de franchir la ligne de démarcation et internée au camp de Douadic (Indre). A sa demande, Samuel vint la rejoindre en mai 1943. En juillet, ils furent transférés dans une résidence surveillée pour étrangers à Annecy (Haute-Savoie). Le 16 novembre 1943, Tauba fut transférée au camp de Drancy pour être déportée, au mépris des assurances de Vichy selon lesquelles les épouses de prisonniers de guerre ne seraient pas déportées. Elle informa les Bosselut par l’intermédiaire de la Croix-rouge qu’elle allait être envoyée au camp de Bergen-Belsen. Samuel avait échappé à la déportation grâce à l’intervention d’une détenue munie de faux papiers et se faisant passer pour sa mère. Il fut confié au home pour enfants juifs d’Izieu et y resta jusqu’en janvier 1944. Jeanne Bosselut vint alors de Paris pour le chercher et le ramena chez elle où il vécut jusqu’à la Libération. Malgré leur condition très modeste, Alexis et Jeanne le choyèrent sans compter. Il eut la chance de retrouver ses parents, rentrés en France en mai 1945. Samuel garda un contact très familial avec ses sauveteurs, pendant de longues années après la guerre.

    Le 6 mai 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Alexis Bosselut le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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