Dossier n°7637 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lucien Besnard

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 08/12/1923
Date de décès : 19/05/2016
Profession : fermier

Louis Augustin Vaillant

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 29/10/1880
Date de décès : 10/04/1946
Profession : Ouvrier agricole à la retraite

Florentine Renée Vaillant Fourmy

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 24/02/1884
Date de décès : 03/09/1972
Profession : femme au foyer
    Localisation Ville : Pezou (41100)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Louis et Florentine Vaillant avaient une ferme sans eau courante ni électricité au hameau dit Les Hauts de Fontaine, non loin de la commune de Pezou (Loir-et-Cher). La pièce unique de la petite maison hébergeait également la mère de Florentine, Mme Fourmy, et sa fille célibataire, Louise. Louis Vaillant, grand mutilé de la guerre de 14, s’occupait du jardin potager,des quelques poules, des lapins et des trois chèvres. Mme Fourmy confectionnait les vêtements des quatre membres de la famille. Au cours des années trente, les Vaillant avaient fait la connaissance de la famille Zajdman, des Juifs parisiens, qui avaient pris l’habitude de mettre leurs enfants en pension chez eux chaque année pendant les grandes vacances. En juin 1942. M. Zajdman, inquiet de la situation à Paris, écrivit aux Vaillant pour leur demander d’héberger trois de leurs six enfants pour une longue période. Le 28 juin, Lucien Besnard, petit-fils des Vaillant, alla chercher les enfants à Paris. Il commença par enlever l’étoile jaune des habits de Simon (11ans), Albert (7ans) et Suzanne (6ans) et partit avec eux à la gare d’Austerlitz, où ils prirent le train pour Pezou. Les petits, qui connaissaient bien la ferme, furent chaleureusement accueillis par Louis et Florentine. En décembre 1942, ces derniers acceptèrent également Henriette Mandelcwajg, 8 ans, et sa sœur Charlotte, 3 ans, des petites parisiennes placées par le comité juif de résistance « Rue Amelot ». Jusqu’à la Libération, quatre adultes et cinq enfants vécurent dans l’unique chambre de la petite ferme, chacun prenant part aux besognes du ménage, du jardin et de la basse-cour, dans une ambiance de grande sérénité. Les enfants appelaient M. et Mme Vaillant « Grand-père Vaillant » et « Grandmère Vaillant ». Les voisins, qui ne se doutaient pas qu’ils étaient Juifs, les appelaient « les Parisiens ». Les plus petits restaient jouer à la maison et les grands fréquentaient l’école de Pezou, à l’exception d’une période de plusieurs semaines durant laquelle des militaires allemands patrouillaient dans le village. Florentine garda alors les enfants à la ferme. En avril 1944 le maire de Pezou demanda à Louis Vaillant de renvoyer à Paris les réfugiés, qui, selon lui, constituaient un danger pour le village; il menaça le paysan de ne plus leur donner de coupons d’alimentation. Les Vaillant ne se laissèrent pas intimider et gardèrent les enfants jusqu’à la Libération, même s’il n’était désormais plus possible de les envoyer à l’école. Dans leur témoignage après la guerre, les survivants ont souligné le calme et le bonheur qu’ils ont connu chez les Vaillant, ainsi que leur sentiment de sécurité. Albert et Henriette évoquent les jours passés à glaner après la moisson : « Nous ramassions dans les chaumes les brins laissés par les moissonneurs. Il faisait très chaud, nos mains d’enfants étaient vite égratignées par la paille, surchargées par les lourds épis de blé qu’il fallait lier en petites bottes avant de recommencer jusqu’au soir, C’était une activité très importante, de son succès dépendait la quantité de pain que nous aurions à manger pendant l’hiver. »

    Le 27 mai 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louis et Florentine Vaillant et à leur petit-fils Lucien Besnard, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 1 mois.