Les Justes
Henri Ménardais
Année de nomination : 1997Date de naissance : 09/10/1883
Date de décès : 30/10/1965
Profession : Abbé, Curé du village, Aumônier de l’école de Ballet de l’Opéra de Paris
Département : Seine-et-Marne
Région : Ile-de-France
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
L’abbé Henri Ménardais était curé du village de Chalmaison (Seine-et-Marne). Il était également l’aumônier de l’école de ballet de l’Opéra de Paris, « Les Petits Rats ». Agé d’une soixantaine d’années, toujours vêtu d’une soutane poussiéreuse, il se déplaçait sur une vieille bicyclette. Son opposition au régime de Vichy était bien connue. Avec un grand courage, il accueillit dans son presbytère des résistants en fuite, des pilotes alliés dont l’appareil avait été abattu au dessus de la France, des communistes et des Juifs. Une colonie de vacances était organisée par la paroisse dans le village, et le curé y cachait des enfants juifs sous de fausses identités. Il déroba un jour des cartes d’alimentation à la mairie. Grâce à un agent clandestin, il fit parvenir un certain nombre de certificats de baptême de complaisance à des Juifs internés à Drancy, qui s’étaient adressés à lui par un intermédiaire. « Retouchant » les registres de baptême de la paroisse, il sauva ainsi Esther Nordman, les soeurs Jacqueline et Angèle Amon, Renée Bloch et Renée Moerel. Lorsque cette dernière fut libérée de Drancy, le curé lui procura de faux papiers d’identité pour elle et pour son fiancé Marcel David : grâce à ces papiers le couple fut marié en avril 1944 par le maire de Chalmaison. En 1944 la Gestapo convoqua le père Ménardais à Paris et demanda des explications à propos du grand nombre de patronymes juifs relevés sur les certificats de baptême qu’il avait délivrés. Le curé répliqua avec aplomb que 120 ans auparavant, un Juif de Chalmaison s’était converti et marié dans l’église du village, où son nom s’était perpétué de génération en génération. C’était une pure fiction mais elle parut convaincre les Allemands, qui relâchèrent le père Henri Ménardais. Après la guerre, il reçut des citations et des décorations des gouvernements français, anglais et américain.
Le 27 mai 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’abbé Henri Ménardais le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – Le père Henri Ménardais | |
Article de presse -Le Parisien Seine-et-Marne du 05/02/1998 |