Dossier n°7663 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Georges Amblard

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 17/03/1892
Date de décès : 05/05/1945
Profession : Directeur de gaz de France
    Localisation Ville : Saint-Fons (69190)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Georges Amblard dirigeait les bureaux de Gaz de France à Saint-Fons, un faubourg de Lyon (Rhône) où il habitait avec sa femme Charlotte et leurs trois enfants. L’un des employés de l’établissement était un Juif du nom de Librati, père de treize enfants, dont l’aîné, Maxi, avait été déporté à Auschwitz en septembre 1943 à l’âge de 18 ans. Durant le printemps de 1944, la milice française lança une série de rafles à Saint-Fons où un grand nombre de familles ouvrières juives vivaient dans des conditions d’extrême pauvreté. Georges Amblard proposa alors à M. Librati de l’aider à envoyer plusieurs de ses enfants hors du quartier. En mars 1944, Charlotte Amblard acccompagna elle-même sept des enfants Librati, âgés de six à quatorze ans, chez sa mère, Mme Roux, qui habitait non loin de la Tour du Pin (Isère). L’une des filles, Messedie Librati, évoque ainsi cet épisode dans son témoignage après la guerre : « Je me rappelle avoir traversé des champs, des bois et être arrivé (sic) au château de Madame Roux, Mère de Madame Amblard, exténués. Nous avons passés (sic) 1 jour et une nuit, c’était la première fois que l’on voyait un château, nous n’avons pas arrêté de dévaler les escaliers. » Le château de Mme Roux était en fait une étape sur la route de la Tour du Pin où Charlotte avait trouvé des familles d’accueil pour chacun des enfants. Elle les y conduisit un à un. Georges Amblard continua à s’occuper des enfants et à s’assurer qu’ils ne manquaient de rien. Peu après, en avril 1944, des miliciens vinrent à l’usine arrêter M. Librati, qui par hasard effectuait des travaux à l’extérieur. Ils se rendirent dans son appartement qu’ils saccagèrent et pillèrent. Dès le lendemain Georges Amblard envoya tous les membres de la famille restés à Saint-Fons à la Tour du Pin, et leur trouva une cachette où ils vécurent relativement tranquillement jusqu’à la Libération. M.Librati ne travaillait évidemment plus, mais M. Amblard continua à lui verser son salaire. Quant à Mme Librati, elle travailla  dans une ferme des environs, ce qui lui permit de nourrir toute sa famille, grâce aux produits qu’elle y recevait en abondance.

    Le 16 juin 1997, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné  à Georges Jean Amblard le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Saint-Fons 1944. La Gestapo poursuivait les Juifs de la région et des alentours. M. Amblard, le Directeur du Gaz de France, où travaillait M. Librati, était sincèrement inquiet pour cette famille. Il propose de s’occuper d’une partie des enfants en les inscrivant dans les colonies de vacances de l’entreprise et en les plaçant dans des familles différentes.
    Un jour que la mère de famille était à la maison avec le reste des enfants, la Gestapo y a débarqué. Elle était d’abord allée à l’usine pour y chercher M. Librati, mais ce dernier s’était absenté quelques moments pour faire une course. Après avoir fouillé toute la maison, ils ont promis de revenir tous les chercher le soir même. Le père, ayant été prévenu par M. Amblard, est revenu pour être avec sa famille et les attendre. Ils ne sont heureusement pas revenus. A l’initiative, toujours bienveillante de M. Amblard, les parents se résignent à quitter Saint-Fons. Ils rejoignent les enfants à La Tour du Pin et s’installent dans un modeste hôtel de la région, trouvé par M. Amblard. Ensuite, ils pourront s’installer tous au Château de la Tour du Pin, réquisitionné, jusqu’à la Libération. M. Amblard mit alors M. Librati en congé. Cependant, son salaire lui fut versé pendant toute sa clandestinité et il retrouva son travail à la Libération. Toute la famille Librati fut ainsi sauvée. Un seul des enfants, Max, qui fut déporté, il eut la chance de revenir de déportation.


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