Dossier n°7664 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Jeanne Frédez Treyture

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Retraitée

Raoul Frédez

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Retraité, ancien machiniste mécanicien

Localisation Ville : Orthez (64300)
Département : Pyrénées-Atlantiques
Région : Nouvelle-Aquitaine

L'histoire

A l’étĂ© 1943, Raoul et Jeanne FrĂ©dez hĂ©bergèrent chez eux Ă  Orthez (PyrĂ©nĂ©es Atlantiques), deux petites rĂ©fugiĂ©es juives, Jenny Intrator, alors âgĂ©e de sept ans et sa soeur Sonia, cinq ans. Leur fils, AndrĂ© FrĂ©dez, Ă©tait passĂ© dans la clandestinitĂ© après avoir vainement tentĂ© de gagner l’Espagne en vue de rejoindre les Forces Françaises Libres, Raoul avait rĂ©pondu favorablement Ă  l’appel de l’organisation juive OSE qui cherchait des familles d’accueil pour les trois enfants Intrator. Leurs parents, des Juifs allemands, avaient immigrĂ© en France dans les annĂ©es trente et s’Ă©taient installĂ©s Ă  Paris. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1943, voulant fuir la capitale devenue trop dangereuse après les grandes rafles, ils avaient demandĂ© l’aide de l’OSE. Raoul FrĂ©dez, qui Ă©tait alors Ă  la retraite, prit le train pour aller chercher les enfants Ă  Paris. Sa femme et lui prirent en charge Jenny et Sonia. Jacques, qui avait douze ans, fut confiĂ© Ă  Emile et FĂ©licie Treyture, des cousins de Raoul. Les fillettes frĂ©quentèrent l’Ă©cole primaire sous une fausse identitĂ©. Raoul avait obtenu pour elles des cartes d’alimentation. Les FrĂ©dez encouragèrent les petites Ă  continuer Ă  rĂ©citer quotidiennement leurs prières en hĂ©breu, comme elles le faisaient chez leurs parents. Un soir, en 1944, des Allemands se prĂ©sentèrent au domicile des FrĂ©dez, posèrent un grand nombre de questions au couple et examinèrent leurs papiers. Ensuite ils insistèrent pour inspecter une Ă  une toutes les pièces. Lorsqu’ils arrivèrent aux chambres oĂą Ă©taient couchĂ©es les fillettes, Raoul dĂ©clara « Ce sont des Parisiennes venues pour Ă©chapper aux bombardements. » Après la guerre, Jenny partit vivre au Canada et Sonia en IsraĂ«l. RestĂ© en France, Jacques Intrator vint chaque annĂ©e Ă  Orthez voir Raoul et Jeanne FrĂ©dez, jusqu’Ă  leur mort. Lors de l’une de ces visites, Raoul qui venait de recevoir la mĂ©daille des Justes, lui dĂ©clara que par solidaritĂ© avec les Juifs il aurait aimĂ© ĂŞtre nommĂ© « Juif d’honneur ».

Le 16 juin 1997, Yad Vashem a décerné à Raoul et Jeanne Frédez le titre de Juste parmi les Nations.

Raoul et Jeanne FREDEZ

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