Dossier n°7841 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Antoine Laybros

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Industriel, propriétaire d’une fabrique de peinture

Henriette (Cellier) Laybros

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Industriel, propriétaire d’une fabrique de peinture
    Localisation Ville : Aurillac (15000)
    Département : Cantal
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Antoine et Henriette Laybros avaient une fabrique de peinture à Aurillac (Cantal). Vers la fin du mois de mars 1944, la ville de Marseille était menacée d’un bombardement naval; aussi plusieurs écoles communales décidèrent d’éloigner leurs élèves en les envoyant dans des familles d’accueil loin de la ville. Henriette Laybros, qui avait alors vingt-deux ans, apprit que des petits évacués se trouvaient à l’hôpital d’Aurillac en attendant leur placement. Elle s’y rendit et en ramena Edmond Mizrahi, huit ans. Dans son témoignage après la guerre, Edmond raconte : « Je suis resté là trois jours qui furent les plus longs de ma vie. Le troisième jour, nous avons vu arriver une jeune femme très élégante avec tailleur cintré à la taille et un chapeau sur la tête; elle avait un peu l’allure de ma mère. J’ai tout de suite dit à mes camarades : c’est moi qu’elle vient prendre ». Son frère Robert fut recueilli par la famille Tête (q.v.). En chemin, Edmond confia à Henriette qu’il était juif, que ses parents avaient été arrêtés à Marseille la semaine précédente et que son cousin infirme, Gaston Menassé, attendait encore dans la cour de l’hôpital car personne n’avait voulu se charger de lui. Lorsqu’Antoine, le mari d’Henriette, entendit son histoire, il décida de recueillir aussi Gaston et partit lui-même le chercher. Pour ne pas attirer les soupçons des voisins, les Laybros, catholiques pratiquants, emmenaient les deux garçons à la messe tous les dimanches. Antoine et Henriette s’occupèrent des enfants avec chaleur et dévouement. Inquiets par la chasse aux Juifs qui sévissait dans la ville, ils décidèrent de déménager, pour s’établir à la périphérie de la ville, non loin de leur usine. Après la Libération, Gaston retrouva ses parents, mais Edmond demeura chez les Laybros jusqu’en septembre 1945. Lorsqu’on perdit tout espoir de voir revenir ses parents, sa grand-mère, qui avait soixante-dix ans, l’adopta avec son frère Robert. Edmond resta pendant de longues années en contact avec ses sauveteurs. Il les rencontrait au moins une fois par an et les invita au mariage de ses enfants.

    Le 5 novembre 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Antoine et Henriette Laybros le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le Cantalien du 23/07/1998Article de presse – Le Cantalien du 23/07/1998
    16 octobre 2013 09:38:43

    Articles annexes