Dossier n°7844 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anne-Marie (Machefaux) Epaud

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 14/11/1900
Date de décès : 20/02/1943
Profession : Commerçante (propriétaire d’un café)
    Localisation Ville : ()
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    L'histoire

    Anne Marie EPAUD

    Anne-Marie EPAUD déportée le 24 janvier 1943 et gazée à Auschwitz le 20 février 1943
    Née en 1900 à la Rochelle (Charente-Maritime), Anne-Marie EPAUD entra très tôt dans la vie active. A la sortie de l’école primaire, elle suivit un cours de formation professionnelle et devint repasseuse. Lorsque son père mourut en 1922, la jeune fille, qui était l’aînée de ses sept frères et sœurs, se consacra à les élever. En 1928, elle épousa un marin. Selon le témoignage de son fils Claude, qui avait treize ans lorsque les Allemands arrêtèrent sa mère soupçonnée de faire de la Résistance, c’était « une femme généreuse, pleine d’initiative, fidèle en amitié, avec un besoin permanent d’aider les démunis. » Le 24 janvier 1943 , Anne-Marie EPAUD fut déportée au camp de Birkenau, où étaient internées plusieurs autres femmes françaises, accusées d’activités anti-allemandes, et notamment Adelaide Hautval (q.v.) et Marie-Claude Vaillant- Couturier. Lors du procès de Nuremberg, cette dernière a évoqué la tragique histoire d’Anne-Marie, connue au camp sous le nom d’Annette. Toutes deux étaient incarcérées au bloc 26 de Birkenau. En face, le bloc 25 était réservé aux prisonnières condamnés à l’extermination, privées d’eau et de nourriture. Voici ce qu’elle a déclaré : ‘Un jour, une de nos compagnes, Annette EPAUD une belle jeune femme de trente ans, passant devant le bloc, eut pitié de ces femmes qui criaient du matin au soir dans toutes les langues, « à boire, à boire, à boire, de l’eau! ». Elle est rentrée dans notre bloc chercher un peu de tisane mais au moment où elle la passait par le grillage de la fenêtre la Aufseherin l’a vue, l’a prise par le collet et l’a jetée au bloc 25. Deux jours après, montée sur le camion qui se dirigeait à la chambre à gaz, elle tenait contre elle une autre Française, et au moment où le camion s’est ébranlé, elle nous a crié : « pensez à mon petit garçon si vous rentrez en France ». Puis elles se sont mises à chanter la Marseillaise. Anne-Marie EPAUD, assassinée à Birkenau le 23 février 1943, savait que la plupart des prisonnières du bloc 25 étaient juives. Elle savait aussi qu’elle risquait sa vie en leur donnant à boire.

    Le 5 novembre 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Anne-Marie EPAUD le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Article de presse - Sud ouest du 16/09/2010Article de presse – Sud ouest du 16/09/2010
    Article de presse - Le patriote résistant de 07/1998Article de presse – Le patriote résistant de 07/1998

    Article de presse du 16/11/1998Article de presse du 16/11/1998