Dossier n°7855 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Marie Ledier

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Courtomer (61390)
    Département : Orne
    Région : Normandie

    L'histoire

    La famille Bornstajn, Elja, sa femme et leurs deux garçons André et Isaac (Jacques) habitaient à Paris. Elja avait quitté la capitale en 1942 pour rejoindre les Forces Françaises Libres (la 2ème DB) après avoir connu les geôles espagnoles (Miranda del Ebro) pendant plus d’un an. Après les arrestations massives de Juifs dans la capitale en juillet 1942, Madame Bornstajn avait cherché un refuge pour ses enfants et s’était adressée à Marie Ledier, qui cachait déjà son beau-frère, et hébergeait plusieurs autres Juifs dans une grange et quelques bâtiments de ferme inutilisés.

    Marie et Léon Ledier étaient fermiers à Courtomer dans le département de l’Orne. Mobilisé en 1939, Léon fut fait prisonnier et resta en captivité en Allemagne pendant toute la guerre. Sa femme dirigea alors seule la ferme. Les deux filles du couple étaient dans un pensionnat catholique à Alençon.

    A l’automne 1942, Marie Ledier donna asile aux deux frères Bornstajn, André âgé de cinq ans et Jacques âgé de trois ans. Marie Ledier s’occupa des enfants Bornstajn comme s’ils étaient les siens, allant jusqu’à envoyer du ravitaillement à leur mère restée à Paris. A la différence des paysans de la contrée, Marie Ledier critiquait ouvertement l’hypocrisie de la hiérarchie catholique qui se désintéressait des souffrances des Juifs et soutenait le régime d’Occupation. En 1944, elle voulut inscrire André et Jacques à l’école de la paroisse. Le curé mit comme condition que les enfants soient baptisés. Marie refusa et les garda chez elle jusqu’au moment où Madame Bornstajn reprit ses enfants. A la Libération, les garçons retrouvèrent leur père rentrant avec la 2ème DB.

    Après la guerre, les Bornstajn restèrent liés d’amitié avec Marie Ledier, son mari Léon rentré de captivité en 1945 et sa famille. Pour André et Jacques, Marie Ledier était une femme extraordinaire.

     

    Le 27 novembre 1997, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Marie Ledier. 

     

    Documents annexes

    Article de presse - Ouest France du 24/05/1998Article de presse – Ouest France du 24/05/1998
    22 avril 2018 07:48:53

    Articles annexes

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