Dossier n°7865 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Abdon Laurent

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Propriétaire du Café du Commerce
    Localisation Ville : Tournon-d’Agenais (47370)
    Département : Lot-et-Garonne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    La famille HOLZER, les deux parents, la grand-mère, une fille et un fils Maurice quittent Anvers en mai 1940 pour arriver une semaine plus tard à Bagnère-de-Lichon à la frontière espagnole.

    En janvier 1943, la famille fut obligée de quitter Luchon et grâce à l’intervention du Consulat de Belgique à Toulouse arrive à Tournon-d’Agenais dans le Lot-et-Garonne.

    Ils y vécurent en « résidence forcée » avec l’obligation de se rendre à al gendarmerie locale tous les dimanches et avec l’interdiction de quitter le village. Les HOLZER, étaient une famille juive pieuse, ils respectaient le shabbat et les fêtes juives, tout le village fut rapidement au courant de leur religion, sans que cela fasse le moindre au problème.

    La famille LAURENT s’était prise de sympathie pour eux dès leur arrivée et leur trouva un logement ainsi que des cachettes en rase campagne au cas où la famille devrait quitter rapidement la maison, ce qu’ils firent à plusieurs reprises.

    Monsieur Abdon LAURENT tenait le café du village et était un ancien combattant de la guerre 14/18. Chaque soir la famille LAURENT recevait chez eux les HOLZER afin que tous ensemble, puissent écouter Radio Londres, ce qi était totalement défendu.

    Le 3 juillet 1944, une colonne allemande en retraite traversa le village et fût aux prises avec quelques FI. Ces derniers malheureusement furent battus et pour se venger, les allemands prirent une vingtaine de villageois en otage dont le jeune Maurice HOLZER . Tous furent collés au mur devant la gendarmerie face aux mitraillettes allemandes.

    Pendant ce temps les allemands fouillaient toutes les  maisons. Monsieur HOLZER et sa femme et la grand-mère se réfugièrent dans la cave de leur maison située face au café de Monsieur LAURENT.

    Debout devant sa porte, Monsieur LAURENT fit preuve d’un sang froid remarquable en dissuadant les allemands de fouiller la maison au moment où ils allaient enfoncer la porte, sauvant ainsi la famille HOLZER d’une déportation certaine entrainant la mort.

    Ce même jour, lors d’une entrée d’un officier allemand dans la classe où se trouvait la jeune sœur de Maurice, âgée de 8 ans, personne ne la livra aux allemands.

    Les gendarmes, malheureusement firent exception à la règle. Le 8 septembre 1943, ils vinrent arrêter chez lui, Monsieur HOLZER qui fût miraculeusement libéré le soir même. Mais encore averti par un gendarme d’origine alsacienne et par un certain docteur Valentin (nom de résistant) d’une nouvelle rafle, il entra dans l’illégalité la plus complète jusqu’à la Libération.

    Il fallait une personne pour dénoncer une famille juive mais une immense chaîne de solidarité pour en sauver une.

    C’est grâce à la compréhension et au silence de tout un village et à son maire, à l’intervention du Docteur Valentin, du gendarme alsacien et à la famille LAURENT que les HOLZER purent survivre durant toutes ces années noires de l’occupation puisqu’ils y resteront jusqu’en avril 1945.

    Le 24 novembre 1997, Yad Vashem a décerné à Abdon Laurent le titre de Juste parmi les Nations.

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