Dossier n°7868 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Angélique (Dubayle) Lemeunier

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 11/11/1892
Date de décès : //
Profession : concierge d’une aumônerie

Serge Lemeunier

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 22/10/1898
Date de décès : //
Profession : Plombier
    Localisation Ville : Aubusson (23200)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Serge Lemeunier, plombier de son état, vivait à Aubusson (Creuse) avec ses quatre enfants dans le modeste appartement de fonction attribué à son épouse Angélique, concierge d’un bâtiment du centre ville. Appartenant à l’Eglise catholique, le bâtiment faisait office de centre social pour les écoliers les jours de congé. Pendant l’Occupation, les religieux en laissèrent les portes ouvertes la nuit pour permettre aux sans-abri d’y trouver refuge. Lors d’une grande rafle de Juifs à Aubusson, le 4 novembre 1943, Caroline Melich et son fils de treize ans, Lucien, fut arrêtés. Déportés, ils furent assassinés dans les camps. Environ quatre mois plus tard, le 2 mars 1944, à la suite d’une dénonciation, trois Allemands firent irruption tard dans la soirée dans l’appartement où Didier Melich s’était réfugié avec son fils aîné Clément, dix-sept ans. Dans son témoignage après la guerre Clément raconte : « Les Allemands nous dirent de faire nos valises. Pendant que les Allemands parlaient à mon père, je réussis à m’approcher de la porte et l’ouvris brusquement et la claquai derrière moi sous les hurlements des Allemands et m’enfuis dans la nuit. » Après avoir erré dans les rues désertes sans savoir où aller, Clément décida de passer le reste de la nuit en haut de la cage d’escalier du bâtiment du centre social. En redescendant le lendemain matin, il rencontra Angélique Lemeunier, qui lui demanda ce qu’il faisait là. Après avoir entendu son histoire, elle fut émue et le conduisit chez elle. Son mari et elle cachèrent l’adolescent dans la mansarde qui servait de chambre à leurs deux fils, alors absents parce que dans la clandestinité. Une semaine plus tard, Serge Lemeunier lui trouva un refuge sûr et un emploi dans un village voisin où l’on cherchait un bûcheron. Clément y vécut jusqu’à la Libération. Après la guerre, il apprit que les Allemands l’avaient longuement recherché. De toute la famille Melich, il avait été le seul à survivre. Bien plus tard il chercha à reprendre contact avec la famille qui l’avait sauvé. Seule Renée David, la fille des Lemeunier, était encore en vie.

    Le 24 novembre 1997, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Serge et Angélique Lemeunier le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    8 novembre 2016 08:19:49
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    8 novembre 2016 08:19:11
    Article de presse - La montagne du 04121998 Article de presse – La montagne du 04121998
    26 avril 2016 09:06:29

    Articles annexes