Dossier n°7870A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Madeleine Michelis

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 22/08/1913
Date de décès : 15/02/1944
Profession : Professeur agrégée de Lettres Classiques
    Localisation Ville : Amiens (80090)
    Département : Somme
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Au mois de décembre 1941, Jean-André Bloch, architecte et collectionneur d’art est arrêté et interné à Drancy, puis déporté vers les camps de l’Est où il périt. Son épouse reste seule avec sa fille de 19 ans Claude.

    Madeleine Michelis, amiénoise, militante, catholique, est professeur agrégée en Lettres Classiques. Elle enseigne au Lycée d’Etat de Jeunes Filles du Havre et les fins de semaines elle rentre chez ses parents à Neuilly. Septembre 1942, Madeleine est mutée à Amiens (Somme) où elle retrouve Claude, une ancienne élève connue dans un autre lycée. En parallèle à son métier d’enseignante, elle appartient au réseau de résistance « Libération-Nord ».  Sans aucune hésitation, elle met tout en œuvre pour servir la résistance, sauver des juifs, au péril de sa vie et notamment celle de la jeune adolescente Claude Dalsace, la fille de Jean-André Bloch. Quand il y a des risques de rafles, Madeleine récupère Claude à la sortie du lycée. Dans un premier temps, elle l’envoie chez des amis, tout en s’efforçant d’aller y passer la nuit pour lui tenir compagnie lorsque des rafles étaient prévues. En été 1942, Claude Dalsace réussit à franchir la ligne de démarcation et à passer en zone sud. Elle continue à correspondre avec Madeleine Michelis. Dans l’une de ses lettres, datée du début de l’année 1944, elle se plaint de son sentiment d’insécurité. Madeleine va alors la confier à une amie d’enfance, Betty Orlhac, qui avait une ferme à Cazaubon (Gers) isolée au milieu des vignes et des champs et au bord d’une forêt où il était aisé de s’enfuir. Même si le travail à la ferme était pénible et qu’il n’y avait ni eau potable ni électricité elle a pu y vivre plus sereinement. Parent de deux enfants en bas âge, sans aucune ressource, le couple Orlhac n’a pas hésité à l’héberger et la choyer.

    Peu de temps après, le 12 février 1944, alors qu’elle rentre du lycée, Madeleine est abordée par deux femmes. Après une courte conversation, elle a le sentiment qu’elles ont besoin d’aide et leur fait signe de la suivre. Quelques instants plus tard, des agents de la Gestapo arrêtent Madeleine. Elle est jetée dans un train pour Paris, et incarcérée au lycée Montaigne, devenu le quartier-général de la Gestapo. Elle subit alors les pires sévices et rend son dernier souffle sous la torture trois jours plus tard sans trahir aucun de ses compagnons d’armes. Il semble que les deux femmes aient été des collaboratrices travaillant pour la Gestapo d’Amiens.

    Le 24 novembre 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madeleine Michelis le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Une Amiénoise dans la RésistanceUne Amiénoise dans la Résistance