Dossier n°7871 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Lucien Reliant

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 14/04/1906
Date de décès : 19/06/1969
Profession : Cultivateur

Marie Reliant Loignon

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 14/09/1903
Date de décès : 09/12/1987
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Gouzon (23230)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Lucien et Marie Reliant étaient fermiers à Laugères, hameau situé en lisière de la commune de Gouzon (Creuse). Dans l’un des bâtiments de la ferme se trouvait un four à pain et une petite pièce adjacente. C’est là que Lucien et Marie cachèrent plusieurs fois des réfugiés juifs de Paris. Ils s’occupaient d’eux avec dévouement et sollicitude. Fernande Dreksler, une enfant de onze ans, fut leur première protégée. Ses parents, qui avaient fui Paris occupé, s’étaient installés à Monluçon (Allier). Fernande avait subi une intervention chirurgicale. A sa sortie de l’hôpital, M. Marius, patron de ses parents, proposa de l’envoyer en convalescence chez ses amis les Reliant, à une trentaine de kilomètres de là. Elle partit donc à Laugères en compagnie de sa grand-mère. Lucien et Marie les accueillirent à bras ouverts et mirent à leur disposition gracieusement la pièce jouxtant le four. Elles rentrèrent à Monluçon quelques semaines plus tard. Lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, la situation des Juifs devint périlleuse. En décembre 1942, une ordonnance de Vichy obligea les Juifs à faire apposer le tampon « Juif » sur leur carte d’identité. Les Dreksler se présentèrent donc devant le maire, M. Dormoy. A leur grand étonnement, ce dernier leur conseilla de ne pas faire tamponner leurs papiers et de quitter la ville sans tarder. Les Dreksler et leurs parents, les Brzoska – onze personnes en tout – quittèrent donc Montluçon pour Gouzon, où ils louèrent une maison au bord de la route nationale Guéret-Montluçon. En mars 1943, des gendarmes français vinrent convoquer les trois hommes valides pour le STO en Allemagne. Tous trois s’enfuirent la nuit même et se cachèrent chez les Reliant, qui les logèrent dans la pièce contiguë au four. En moins d’un mois Lucien Reliant leur avait trouvé une maison abandonnée et isolée. Deux des femmes achetèrent une bicyclette pour aller les ravitailler. A la suite du débarquement en Normandie en juin 1944, la nationale fut sillonnée nuit et jour par des convois militaires allemands et Gouzon devint une base militaire. Comme de durs combats opposaient les Allemands aux résistants dans la région, les réfugiés juifs encore à Gouzon dans la maison sur la nationale allaient parfois chercher refuge chez les Reliant. Les solides relations nouées entre les Dreksler, les Brzoska et leurs sauveurs se renforcèrent encore après la guerre grâce à des alliances familiales.

    Le 24 novembre 1997, Yad Vashem a décerné à Lucien et à Marie Reliant le titre de Juste parmi les Nations. 

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