Les Justes
Albert Longchamp
Année de nomination : 1998Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Retraité
Département : Isère
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Albert Longchamp, qui était veuf, vivait avec la benjamine de ses enfants, Marie-Jeanne, née en 1929, dans une maison isolée au lieu dit Le Bis, à Saint-Martin-d’Uriage (Isère). En janvier 1944, on frappa à coups redoublés à la porte. C’était M. et Mme Svovoda et leur fille Inge, dix ans, trois réfugiés juifs affamés, épuisés et transis de froid. Les Svoboda avaient quitté l’Autriche en 1938 pour fuir le nazisme. Ils s’étaient réfugiés à Lyon d’où ils avaient dû s’enfuir à l’arrivée des Allemands à la fin de 1942. Ils s’arrêtèrent à Grenoble, en zone sous contrôle italien, pensant y être en sécurité. L’invasion de la ville par Allemands, en septembre 1943, les jeta à nouveau sur les routes. Le hasard les dirigea vers la maison des Longchamp au cœur de la forêt. Albert ne leur refusa pas l’hospitalité. En quelques minutes, trois assiettes fumantes avaient été disposées pour eux sur la grande table de bois. Un couchage de fortune fut préparé au grenier au milieu des foins. Les trois fugitifs vécurent chez les Longchamp jusqu’à la Libération. Seuls Albert et sa fille connaissaient leur présence, qui les mettait en danger permanent. La maison avait beau être isolée, la région fourmillait d’Allemands et de miliciens et les accrochages avec les résistants étaient fréquents. Albert Longchamp mourut peu après la guerre. Sa fille Marie-Jeanne se maria et s’établit dans une autre ville. Pendant des années, Inge, qui était retournée à Vienne, rechercha son amie Marie-Jeanne, la fille de son sauveteur. Elle la retrouva au bout de quarante-six ans. Les deux femmes, profondément émues, renouèrent une amitié qui ne s’était pas éteinte.
Le 29 janvier 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Albert Longchamp, le titre de Juste parmi les Nations.