Dossier n°7903 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Albert Longchamp

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Retraité
    Localisation Ville : Saint-Martin-d’Uriage (38410)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Albert Longchamp, qui était veuf, vivait avec la benjamine de ses enfants, Marie-Jeanne, née en 1929, dans une maison isolée au lieu dit Le Bis, à Saint-Martin-d’Uriage (Isère). En janvier 1944, on frappa à coups redoublés à la porte. C’était M. et Mme Svovoda et leur fille Inge, dix ans, trois réfugiés juifs affamés, épuisés et transis de froid. Les Svoboda avaient quitté l’Autriche en 1938 pour fuir le nazisme. Ils s’étaient réfugiés à Lyon d’où ils avaient dû s’enfuir à l’arrivée des Allemands à la fin de 1942. Ils s’arrêtèrent à Grenoble, en zone sous contrôle italien, pensant y être en sécurité. L’invasion de la ville par Allemands, en septembre 1943, les jeta à nouveau sur les routes. Le hasard les dirigea vers la maison des Longchamp au cœur de la forêt. Albert ne leur refusa pas l’hospitalité. En quelques minutes, trois assiettes fumantes avaient été disposées pour eux sur la grande table de bois. Un couchage de fortune fut préparé au grenier au milieu des foins. Les trois fugitifs vécurent chez les Longchamp jusqu’à la Libération. Seuls Albert et sa fille connaissaient leur présence, qui les mettait en danger permanent. La maison avait beau être isolée, la région fourmillait d’Allemands et de miliciens et les accrochages avec les résistants étaient fréquents. Albert Longchamp mourut peu après la guerre. Sa fille Marie-Jeanne se maria et s’établit dans une autre ville. Pendant des années, Inge, qui était retournée à Vienne, rechercha son amie Marie-Jeanne, la fille de son sauveteur. Elle la retrouva au bout de quarante-six ans. Les deux femmes, profondément émues, renouèrent une amitié qui ne s’était pas éteinte.

    Le 29 janvier 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Albert Longchamp, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 4 mois.