Dossier n°8036 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Victoria Depo

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 17/08/1903
Date de décés : 23/12/1996
Profession : Religieuse,directrice de l’orphelinat de la CharitĂ©

Localisation Ville : Aix-en-Provence (13090)
Département : Bouches-du-Rhône
RĂ©gion : Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur

L'histoire

Soeur Marie-Gilberte
Soeur Marie-Gilberte dirigeait l’orphelinat de la CharitĂ©, vĂ©nĂ©rable Ă©tablissement fondĂ© au dix-septième siècle Ă  Aix-en-Provence (Bouches-du-RhĂ´ne). Au dĂ©but de l’annĂ©e 1943, elle admis dix enfants juifs et les protĂ©gea jusqu’Ă  la LibĂ©ration, après laquelle elle les remit Ă  l’organisation juive OSE. Les enfants lui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  la suite des arrestations massives de Juifs Ă  Marseille en janvier 1943. M. et Mme Rosengarten avaient pu s’enfuir avec leurs trois très jeunes enfants, âgĂ©s de deux Ă  cinq ans, et s’Ă©taient rĂ©fugiĂ©s Ă  Aix-en-Provence. Des miliciens français arrĂŞtèrent M. Rosengarten et le livrèrent aux Allemands. Quelques semaines plus tard ils revinrent au domicile des rĂ©fugiĂ©s. Robert, l’aĂ®nĂ© des enfants, avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© admis Ă  La CharitĂ©. Les agents en civil bousculèrent les deux autres petits garçons, Jacques et Max, les dĂ©shabillèrent de force et s’aperçurent avec Ă©tonnement qu’ils n’Ă©taient pas circoncis. Ils quittèrent l’appartement sans arrĂŞter personne. Mme Rosengarten se prĂ©cipita alors avec les deux gamins chez Soeur Marie Gilberte, qui les accepta immĂ©diatement. Dans leur tĂ©moignage après la guerre, les survivants Ă©voquent le sentiment de sĂ©curitĂ© qu’ils avaient connus Ă  l’orphelinat oĂą, malgrĂ© les conditions difficiles et le manque de nourriture, tout le monde faisait confiance Ă  la religieuse qui se montrait ferme mais maternelle envers les petits. Les Allemands firent irruption Ă  diverses reprises dans l’Ă©tablissement; les petits Juifs allaient alors se cacher dans la cour des filles. Un jour, Jacques Rosengarten Ă©tait Ă  cĂ´tĂ© de Soeur Marie-Gilberte quand elle entendit les Allemands approcher. Sans perdre son sang froid elle cacha le garçonnet de trois ans sous l’ample jupe de son habit.

Le 26 mars 1998, Yad Vashem a décerné à Victoria Depo, en religion Soeur Marie-Gilberte, le titre de Juste des Nations.

Soeur Marie-Gilberte et Jacques

Remise de la médaille des Justes à titre posthume à soeur Marie-Josée

Documents annexes

Article de presse Article de presse
19 janvier 2016 08:53:48

Articles annexes