Dossier n°8037 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Denis Hyppolyte Arsène

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 24/12/1880
Date de décès : 23/10/1962
Profession : Ouvrier agricole

Louise Gabrielle (Blin) Arsène

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 20/10/1888
Date de décès : 09/12/1959
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Beauvilliers (28150)
    Département : Eure-et-Loir
    Région : Centre-Val de Loire

    Personnes sauvées

    L'histoire

    ARSENE Denis & Louise pendant les vacances bien après la guerre

    ARSENE Denis & Louise pendant les vacances bien après la guerre

    En 1940, Denis et Louise Arsène habitaient à Beauvilliers (Eure) avec leurs enfants Sylvain et Jacqueline âgés de douze et dix ans. Denis était ouvrier agricole et sa femme Louise faisait des ménages. Durant l’été 1942, M. Thomas, un ami de Paris, vint les voir, portant dans ses bras un enfant de deux ans, Marcel Kerszner. Ses parents, des Juifs de Pologne réfugiés à Paris, avaient tout juste eu le temps de s’enfuir avec lui le jour de la grande rafle du 16 juillet, une voisine, femme de policier, les ayant averti qu’une vague d’arrestation était imminente. Le couple erra de cachette en cachette avec le bébé. A la vue de policiers contrôlant les passants, les Kerszner se précipitèrent dans une porte cochère et se réfugièrent dans la cage d’escalier. Les Thomas, qui habitaient l’immeuble, les prirent en pitié et les hébergèrent pendant quelques heures, bien que ne les ayant jamais vus auparavant. M. Thomas offrit de contacter ses amis les Arsène pour leur demander de recueillir le petit garçon. Denis et Louise s’occupèrent de l’enfant avec chaleur et gentillesse. Comme ils prenaient souvent des enfants en nourrice en plus de leurs propres enfants Sylvain et Jacqueline, l’arrivée de Marcel n’attira pas l’attention. « Mes parents n’avaient guère de moyens mais un cœur immense », écrivit Jacqueline après la guerre. Pour sa part, Marcel déclara « Je les appelais Papa et Maman Denis. C’étaient des gens formidables, très simples, de condition modeste, mais un cœur grand comme ça. » Les Arsène s’attachèrent au garçonnet qui resta chez eux jusqu’à la fin de l’Occupation. Après la guerre, ses parents continuèrent à le leur confier durant les vacances et pendant de longues années Sylvain et Jacqueline virent en lui leur petit frère.

    Le 26 mars 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Denis et Louise Arsène, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En 1940, Denis et Louise habitaient à Beauvilliers avec leurs enfants, Sylvain et Jacqueline âgés de 12 et 10 ans. Durant l’été 42, M. Thomas, un ami, arrive avec un enfant de 2 ans dans les bras. Ses parents, des juifs de Pologne réfugiés à Paris, avaient eu juste le temps de s’enfuir avant la grande rafle du 16 juillet, une voisine, femme de policier, les ayant avertis qu’une vague d’arrestations était imminente. M. & Mme Thomas les hébergèrent quelques heures sans les connaître. M. Thomas leur proposa de contacter ses amis, les Arsène, pour leur demander de recueillir le petit garçon. Comme ils prenaient des enfants en nourrice en plus de leurs propres enfants, l’arrivée du jeune Marcel n’attira pas l’attention. Les Arsène s’attachèrent au petit garçonnet qui resta chez eux jusqu’à la fin de la guerre.

    Marcel Kerszer au centre avec des petits parisiens gardés par les ARSENE

    Marcel Kerszer au centre avec des petits parisiens gardés par les ARSENE




    Mis à jour il y a 3 mois.