Dossier n°8125 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Nouhaud

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice

Pierre Nouhaud

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : agriculteur
    Localisation Ville : Condat-sur-Vienne (87920)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Pierre Nouhaud était ouvrier métallurgiste. Pendant l’Occupation, se refusant à travailler pour les Allemands, il partit à la campagne avec sa femme Marie et leurs quatre enfants et devint fermier à Condat (Haute-Vienne). La ferme des Nouhaud alimentait en produits laitiers, fruits et légumes une maison d’enfants ouverte par l’OSE à Poulouzat, près de Limoges : l’établissement accueillait des enfants juifs que l’oeuvre avait réussi à arracher aux camps de Rivesaltes et de Gurs. Il y avait là notamment Bernard Schwartz et sa soeur Lore, nés en Allemagne. Leur père et leur petit frère Herbert étaient morts à Gurs de malnutrition et faute de soins. Leur mère fut déportée à Auschwitz, où elle périt. Dans la seconde moitié de 1943, le danger d’arrestation et de déportation s’intensifiant, l’OSE commença à disperser les enfants dans des familles d’accueil. Bernard, 14 ans, et Lore furent placés chez les Nouhaud. Deux semaines plus tard l’OSE reprit Lore, qu’elle réussit à faire passer en Suisse. Bernard resta chez les Nouhaud. Dans son témoignage – en anglais – après la guerre, il écrit « J’avais des parents qui m’aimaient, deux petites soeurs et deux petits frères qui comptaient sur moi. J’étais heureux et bien nourri. Et puis ce fut l’enfer. Pierre et Marie m’en ont sorti. » L’adolescent travailla à la ferme; lorsqu’il y avait du danger, il partait faire paître les moutons dans les champs. Quand on lui demandait son nom, il répondait « Bernard Nouhaud ». Après la guerre, Pierre et Marie voulurent adopter Bernard, désormais orphelin. Mais en 1947, des oncles de sa mère aux Etats-Unis le retrouvèrent, ainsi que Lore, toujours en Suisse, et les firent venir tous les deux. La séparation d’avec les Nouhaud et leurs quatre enfants fut déchirante. Bernard, qui fonda un foyer aux Etats-Unis, fut pendant de longues années incapable d’assumer son passé, mais ne cessa jamais de correspondre avec ses sauveteurs. En 1997 il fit un voyage en France avec sa femme. La rencontre avec les Nouhaud, qu’il appelait « Papa » et « Maman » et avec ses « frères » et « sœurs » et leurs familles fut un moment d’intense émotion.

    Le 21 juin 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Pierre et Marie Nouhaud le titre de Juste parmi les Nations

    Les médias externes :