Dossier n°8126 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Marie Paillard

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 05/08/1882
Date de décés : 04/01/1968
Profession : gouvernante

Localisation Ville : Château-Chinon (58120)
Département : Nièvre
Région : Bourgogne-Franche-Comté

L'histoire

Marie Paillard
Marie Paillard, nĂ©e en 1882, cĂ©libataire sans enfants, Ă©tait employĂ©e par les Bercovici Ă  Paris comme gouvernante de leur fille unique, Monique, depuis sa naissance en 1935. Lorsque la situation des Juifs Ă  Paris devint pĂ©rilleuse, elle proposa de partir avec l’enfant dans le très modeste logement qu’elle possĂ©dait Ă  Château-Chinon (Indre). Il n’y avait qu’une seule pièce, sans eau courante ni Ă©lectricitĂ©. BientĂ´t Marie perdit tout contact avec la mère de l’enfant, partie en zone sud lorsque l’entreprise pour laquelle elle travaillait, Compagnie Française des MĂ©taux-PĂ©chiney, s’y Ă©tait relocalisĂ©e. Ce n’est que bien plus tard qu’elle sut que M. Bercovici, restĂ© Ă  Paris, y Ă©tait mort en fĂ©vrier 1943. Mme Bercovici, gravement malade, dut ĂŞtre hospitalisĂ©e et fut bientĂ´t Ă  court d’argent, les biens de la famille ayant Ă©tĂ© mis sous sĂ©questre dans le cadre de la lĂ©gislation anti-juive de Vichy. C’est en vain que son employeur essaya de faire dĂ©bloquer une partie de ces biens. Pendant ce temps, Marie Paillard continuait Ă  s’occuper de l’enfant sans ĂŞtre payĂ©e ni remboursĂ©e de ses frais. Elle avait soigneusement gardĂ© secrète l’identitĂ© de la petite. Le curĂ© de la paroisse Ă©tait prĂŞt Ă  l’aider, mais insistait pour que Monique soit baptisĂ©e. Marie Paillard refusa avec dĂ©termination. Comme elle connaissait des employĂ©s de mairie, elle rĂ©ussit Ă  faire enregistrer l’enfant Ă  son nom. Elle travaillait dur pour subvenir aux besoins de la fillette, faisant des mĂ©nages dans une Ă©cole et tricotant des chaussettes, qu’elle vendait. Elle ramassait du bois dans la forĂŞt pour faire la cuisine et se chauffer. Dans son tĂ©moignage après la guerre. Monique Ă©voqua l’amour dispensĂ© gĂ©nĂ©reusement par Marie, tandis que les voisines de cette dernière la disaient « riche de sagesse, d’affection, de chaleur, gĂ©nĂ©rositĂ© et dĂ©vouement », ajoutant qu’elle traitait la petite comme sa propre enfant.

Le 20 juin 1998, Yad Vashem a décerné à Marie Paillard le titre de Juste parmi les Nations. 

Marie PAILLARD

Documents annexes

Article de presse Article de presse
5 janvier 2019 15:02:21
Article de presse - Le journal du Centre du 21/06/1991 Article de presse – Le journal du Centre du 21/06/1991
5 janvier 2019 15:01:50

Articles annexes

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