Les Justes
John De Stegge
Année de nomination : 1974Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Prêtre catholique
Département : Haute-Garonne
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
L’histoire
Le Père John Aan de Stegge, né aux Pays-Bas faisait partie de la Résistance en France, dans la région de Toulouse, pendant la guerre, avec le groupe appelé « Hollandais-Paris » sous le commandement de Jean Weidner. Le Père Aan de Stegge réussit à trouver des cachettes pour de nombreux Juifs et sauver ainsi leurs vies. Il avait l’habitude de leur rendre visite et leur apportait régulièrement de la nourriture et de l’argent, mais surtout un soutien moral. Dans les années 1941-1942 il aida des prisonniers internés dans des camps du sud de la France à s’échapper, la plupart étant juifs et il les aidait à traverser la frontière espagnole.
Clara Majerzak-Bilgrai, son mari et leurs quatre enfants habitaient en Hollande en juillet 1942 quand le mari dut se présenter à une convocation. Ils décidèrent de fuir vers la Suisse mais furent pris près de la frontière suisse et envoyés dans un camp d’internement près de Perpignan. Une organisation suisse qui s’occupait du sauvetage des enfants, connue sous le nom de « Secours Suisse » réussit à faire sortir les enfants et à les transférer dans une maison dirigée par cette organisation. Le père fut envoyé au STO en Allemagne mais il décida de fuir vers l’Espagne. Sa femme fut envoyée dans un autre camp où elle reçut un avis du consul de Hollande à Toulouse l’informant que son mari avait été retrouvé mort dans les Pyrénées. Il avait été identifié par les documents qu’il portrait sur lui. Elle reçut une autorisation de sortir du camp pendant huit jours et se rendit chez le consul de Hollande, le suppliant de l’aider. Il lui donna l’adresse du Père Aan de Stegge qui était à la tête d’un monastère situé en dehors de la ville. Elle lui dit que les autorités savaient qu’elle et ses quatre enfants étaient juifs et qu’elle avait peur pour leur sécurité.
Le Père Aan de Stegge les accueillit dans son monastère cette nuit-là et trouva une famille chez qui elle pouvait rester une semaine. Pendant ce temps, il put lui trouver une cachette permanente dans le monastère de « La Petite Sœur », une maison pour personnes âgées, où les personnes qui n’avaient pas soixante cinq ans n’étaient généralement pas admises. Clara Majerzak était bien plus jeune. Elle resta néanmoins pendant deux ans et demi, ne quittait jamais le monastère et rarement sa chambre. Le Père Aan de Stegge plaça aussi les enfants ainsi qu’un autre couple juif, les Mendel. Il trouva des cachettes sûres pour les quatre enfants. Les aînés, des garçons jumeaux furent placés dans un internat catholique à Toulouse et les deux plus jeunes enfants dans un orphelinat catholique en dehors de Toulouse. A ce moment il y avait près de soixante Juifs cachés dans son monastère.
Les témoins racontent que près de quatre vingts personnes furent sauvées par le Père Aan de Stegge : Edmond Chait, Rens J. Koning, Paul Veerman et sa femme, Claire Bilgrai-Mayerzak et ses quatre enfants, Léon Kesner et sa femme, Nicholas Medgyesi, Monsieur Nijkerk, Monsieur et Madame Raabe, Monsieur Warandijn, Wolf Machol et sa femme, Paul Wurzburger et quatre membres de la famille Mendel Montezino.
En 1949 le Père Aan de Stegge, citoyen hollandais fut honoré par la Reine de Hollande.
Le 2 janvier 1974, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au Père John Aan de Stegge, le titre de Juste parmi les Nations.