Dossier n°8249 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marguerite (Huyssen) Elie

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 22/11/1920
Date de décès : 03/05/1997
Profession : Artiste peintre
    Localisation Ville : Paris (75018)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 02 Novembre 2000

      L'histoire

      Marguerite Huyssen était artiste peintre à Paris. Elle avait deux grandes amies juives, les soeurs Annie et Nelly Rosenblum, filles de réfugiés polonais, qui avaient été ses condisciples à l’école primaire. Le 15 juillet 1942, Marguerite, alors âgée de vingt-deux ans, alla voir le curé de sa paroisse pour mettre au point les derniers détails du mariage qui devait l’unir quelques jours plus tard avec Lucien Elie, un policier. Dans le courant de la conversation, le curé lui dit avoir appris qu’une vaste rafle de Juifs devait avoir lieu le lendemain. Marguerite savait que le père de ses amies avait été arrêté, puis interné à Drancy en 1941, et de là, déporté. Elle se précipita chez les Rosenblum et avertit ses amies de n’ouvrir la porte sous aucun prétexte. Tôt le lendemain matin, la police vint sonner à leur porte. Elles ne répondirent pas. Dissimulées derrière un rideau, elles observèrent par la fenêtre l’arrestation de nombreux Juifs du quartier, embarqués dans des camions qui attendaient. Une fois la rue redevenue tranquille, les deux jeunes femmes quittèrent leur appartement et après avoir erré sans but, contactèrent leur amie Marguerite. A la nuit tombée, cette dernière, avec l’accord de son fiancé, vint les chercher et les conduisit dans le petit appartement qu’elle avait loué pour y habiter après son mariage. Le jeune couple, pour sa part, s’installa chez les parents du marié. Marguerite continua à veiller sur ses amies, leur apportant tous les jours de quoi manger. Annie et Nelly, terrorisées, ne sortaient jamais et n’allumaient même pas la lumière le soir. Finalement, grâce à Marguerite, elles purent se procurer de faux papiers d’identité et gagner la zone sud. Marguerite continua à s’occuper de leur mére, refugiée dans une petite chambre dont elle n’osait pas sortir. Pendant deux ans – jusqu’à la Libération – Marguerite s’assura qu’elle ne manquait de rien et servit de boîte à lettres pour la correspondance entre mère et filles. Jusqu’à la fin de ses jours, Marguerite Elie demanda aux deux amies qu’elle avait sauvées de s’abstenir de toute démarche pour lui faire attribuer le titre de Juste, soulignant qu’elle avait agi par amour et non pour se voir décerner une quelconque récompense.

      Le 11 novembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marguerite Elie, née Huyssen, le titre de Juste parmi les Nations.

       




      Mis à jour il y a 10 mois.