Dossier n°8252 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

France Giet

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : 01/01/2008
Profession : Employée dans un atelier de tricots
    Localisation Ville : Perpignan (66100)
    Département : Pyrénées-Orientales
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, France Giet, qui avait alors 29 ans, vivait à Troyes (Aube) où elle travaillait dans l’atelier de tricots de Salomon Cohen. Dès le début de l’Occupation, ce dernier se réfugia dans le sud de la France avec sa femme Claire et leurs jumeaux, Guy et René, s’installant non loin de Perpignan. France Giet décida de lier son sort à celui de ses patrons et de les suivre. Les Cohen achetèrent une ferme où ils vécurent jusqu’à ce que les Allemands occupent le sud de la France; ils se réfugièrent alors à Nice, dans la zone sous contrôle italien. En avril 1943, Guy Cohen retourna à la ferme dans l’intention de la vendre; France Giet l’accompagna. A leur retour, des policiers allemands contrôlèrent leur compartiment. Découvrant que Guy était juif, ils l’arrêtèrent immédiatement et le firent descendre du train. Comme elle ne voulait pas le laisser seul, et afin de savoir ce qui allait lui arriver, France déclara qu’elle était juive elle aussi. Tous deux furent conduits à Marseille et emprisonnés. Apprenant qu’ils allaient être envoyés à Drancy, France comprit qu’elle ne pouvait rien faire de plus en prison et décida de dévoiler sa véritable identité. Après vérification elle fut remise en liberté et partit immédiatement pour Paris où elle tenta, sans succès, de faire libérer Guy. Ce dernier fut déporté à Auschwitz où il fut assassiné. France Giet retourna à Nice et, quand les Italiens furent expulsés de leur zone d’occupation, elle se consacra au sauvetage des trois Cohen encore libres. Elle s’adressa au curé de Rigaud, petite localité des Alpes-Maritimes, qui leur trouva un logement. Elle prit soin de les munir de faux papiers d’identité portant les noms de membres de sa propre famille. Un peu plus tard, ils durent s’enfuir une nouvelle fois, car les Allemands intensifièrent leur chasse aux Juifs dans la région. France Giet leur avait trouvé une cabane isolée dans la montagne. Ils y vécurent jusqu’à la Libération, subsistant grâce à la nourriture et autres produits de première nécessité qu’elle leur apportait.

    Le 11 novembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à France Giet le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 11 mois.