Dossier n°8258 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Catherine (Wolff) Lavé

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 05/08/1888
Date de décès : 14/05/1950
Profession : Exploitante d’un atelier de Lingerie
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Catherine Lavé, veuve et mère de quatre filles, avait une briquetterie sise rue des Immeubles Industriels à Paris dans le 11ème arrondissement, où habitaient beaucoup de juifs originaires d’Europe orientale. Le 15 juillet 1942, le bruit se répandit que des arrestations massives de Juifs étaient prévues pour le lendemain à l’aube. Catherine donna asile à plusieurs Juifs dans l’appartement où elle vivait avec Odette, sa plus jeune fille, âgée de dix-sept ans. Tout le monde était persuadé que seuls les hommes seraient arrêtés, comme cela avait été le cas dans le passé; aussi Catherine hébergea-t-elle Hillel Frydman (voisin de son atelier), son beau-frère Joseph Peltin et ses neveux. Marcel et Simon Rajman. Le lendemain, lorsqu’il devint évident que la police arrêtait des familles entières à Paris et dans ses environs, Catherine cacha aussi les épouses et les filles des hommes qu’elle habritait. Faute de place, elle logea certaines dans son atelier. Après la rafle, quelques uns des réfugiés rentrèrent chez eux, d’autres allèrent se cacher ailleurs, tandis que certains ralliaient le « 2ème détachement », une unité juive des FTP-MOI opérant sous les auspices du parti communiste clandestin. Marcel Rajman, 18 ans, et son frère Simon, 15 ans, furent capturés. Simon fut déporté à Buchenwald, mais survécut. Marcel et 22 autres résistants, pour la plupart juifs, appartenant au groupe dit « Manouchian » du nom du poète arménien accusé d’en être le chef, tragiques héros d’un procès à grand spectacle, furent tous condamnés à la peine capitale et exécutés le 23 février 1944. Tentant de les présenter comme des « criminels étrangers », les Allemands avaient couvert Paris de la fameuse « Affiche rouge » portant la photo et le nom de dix des accusés avec mention de leur lieu de naissance. Catherine Lave resta en contact avec les familles juives qu’elle avait protégées en juillet 1942. En novembre de la même année, accompagnée de sa fille Odette, elle escorta Suzanne Frydman, ses deux filles et ses deux nièces jusqu’à un village proche de Troyes (Aube) où une parente les accueillit et les hébergea jusqu’à la Libération.

    Le 11 novembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Catherine Lavé, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Hommage du petit fils de LAVE Catherine

     

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 1 mois.