Dossier n°8321A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henry Vallat

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 26/05/1882
Date de décès : 29/07/1949
Profession : Cultivateur

Jeanne Valentine, Marie (Aussel) Vallat

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 22/02/1884
Date de décès : 17/04/1953
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Arthès (81160)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Eugène et Louise Fedou et Henri et Jeanne Vallat, qui leur étaient apparentés, étaient cultivateurs à Arthes (Tarn). Eugène et Louise avaient pour voisins une famille juive de réfugiés. En août 1942, ces voisins avaient été arrêtés après avoir reçu la visite de la gendarmerie accompagnée du secrétaire de mairie. Nul ne sut quel fut leur destin. Eugène avait été témoin de l’arrestation et avait vu les malheureux arrachés à leur foyer et embarqués par la gendarmerie. Il s’était alors juré de faire tout son possible pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. En novembre de la même année, M. et Mme Kapp, des réfugiés juifs allemands, arrivèrent à Arthes avec leur fillette de six ans, Ruth. Après des mois d’errance, ils espéraient y trouver refuge. Les Fedou mirent à leur disposition une pièce dans leur propre appartement. Benno Kapp trouva du travail dans une coutellerie et sa fille fréquenta l’école communale. Quelques mois plus tard, un employé municipal se présenta chez les réfugiés et menaça de les dénoncer. Mais Benno sentit que l’homme était cupide et lui versa chaque mois une petite somme d’argent pour acheter son silence. Le hasard voulut que cet employé corrompu fut arrêté et se suicida. Néanmoins, en novembre 1943 les Kapp arrivèrent à la conclusion qu’il serait sage de mettre la petite Ruth en sûreté. Ils la placèrent dans une institution catholique, à Sorèze, où elle demeura jusqu’à la Libération. Entre-temps, Eugène Fedou apprit que la milice s’apprêtait à faire une descente dans le village pour y arrêter tous les Juifs. Il se précipita à l’usine et prévint Benno Kapp de ne pas rentrer chez lui mais de se rendre chez les Vallat, où sa femme était déjà cachée. Dès lors, les Fedou et leurs deux filles allèrent, à chaque apparition de la milice, se réfugier avec les Kapp dans la cave des Vallat, jusqu’à ce que le danger soit passé. Après la guerre, Ruth Kapp émigra aux Etats-Unis et rédigea un manuel scolaire sur la Shoah, basé sur l’histoire du sauvetage de toute sa famille en France.

    Le 31 décembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Eugène et à Louise Fedou ainsi qu’à Henri et Jeanne Vallat le titre de Juste parmi les Nations. 

     




    Mis à jour il y a 3 mois.