Les Justes
Année de nomination : 1999Marie-Elise (Chapeleau) Roger
Année de nomination : 1999Date de naissance : 16/12/1914
Date de décès : 30/10/2007
Profession : couturière
Département : Vendée
Région : Pays-de-la-Loire
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
La localité de Chavagnes-en-Paillers (Vendée) a accueilli et sauvé plusieurs dizaines d’enfants juifs sous l’Occupation. Les familles d’accueil observaient chacune la plus grande discrétion, à telle enseigne que chacun des petits cachés à Chavagnes a longtemps cru avoir été le seul Juif recueilli dans ce coin de Vendée. La même discrétion est restée de règle après la guerre, bien entendu pour des raisons différentes : ici, on ne fait pas étalage de ses mérites. Plus de 50 ans après la Libération, ceux qui avaient été sauvés par des habitants de Chavagnes ont commencé à se rencontrer, et ont peu à peu découvert avec surprise qu’ils sont plus de 40 ex-« enfants cachés ». L’époux de Marie-Elise Roger, couturière à Chavagnes en Paillers était en captivité dans un stalag en Allemagne et elle élevait leur fillette, Bernadette. Celle-ci avait 6 ans lorsque sa maman recueillit à leur foyer David Fuchs, un gamin juif parisien âgé de 9 ans. Ses parents avaient été arrêtés en 1942, et par la suite furent assassinés en déportation. Une tante l’avait prise en charge. En décembre 1944, afin de l’éloigner des dangers croissants dans la capitale, elle demanda à une œuvre juive de l’aider à trouver un placement. Ce fut le foyer de Marie-Elise Roger. « Tout a été fait pour moi », a affirmé David bien plus tard, « elle m’a redonné la vie et m’a aimé comme son enfant ». Il n’a jamais cessé de l’appeler « maman ».
Le 30 mars 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Elise Roger le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
David Fuchs est né le 16 mai 1934 dans l’Eure. 15 jours après la rafle du Vel d’Hiv, à Paris, les parents de David sont arrêtés chez eux à Etrepagny. David est envoyé dans un hospice au Petit-Andelys, dans l’Eure où il reste deux mois. Puis sa tante Madame Stopnicki le recueille avec sa sœur Simone jusqu’en 1943. Les rafles se multiplient et un réseau de résistance envoie les deux enfants à Chavagnes en Paillers en Vendée. Après quelques semaines, David se retrouve chez Marie-Elise Roger, qui avait déjà deux enfants. Son mari était prisonnier de guerre et elle avait à charge sa belle-mère. Marie-Elise Roger connaissait la situation extrêmement difficile de son petit protégé et surtout elle le savait juif, donc vulnérable.
Deux années avant l’arrivée à son foyer de David, en 1941, elle hébergeait déjà des enfants juifs que la fille du Dr Foucault, le médecin de Paillers, lui amenait de Paris. Elle-même avait fait plusieurs fois l’aller-retour de Paris pour convoyer des enfants. Le maire était également au courant de ce travail de sauvetage et fermait les yeux.
D’autres familles du bourg étaient complices de ces transferts et d’autres enfants et familles juives vivaient à Paillers dans la plus grande discrétion.
C’est une immense chaîne d’amour, d’affection et de courage qui s’est créée pour le sauvetage de tous ces gens.
Documents annexes
allocution de David Fuchs, le sauvé 5 mars 2014 11:09:09 | |
Article de presse – Ouest france du 05/10/1999 5 mars 2014 11:08:40 | |
Article de presse 5 mars 2014 11:07:10 | |
Article de presse – La vendée 5 mars 2014 11:06:32 | |
Article de presse – Hebdo Vendée du 30/09/1999 5 mars 2014 11:05:43 | |
Article de presse – Ouest France du 02/10/1999 5 mars 2014 11:04:47 |