Dossier n°8324 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Odette (Marais) Androt

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 07/06/1912
Date de décès : 17/09/2008
Profession : Secrétaire de Mairie
    Localisation Ville : Prissac (36370)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Odette Androt était secrétaire de mairie à Prissac (Indre). Pendant l’Occupation, une vingtaine de familles juives vinrent se réfugier là, notamment les trois Gozland, nés à Constantine et Marseillais d’adoption, ainsi que quatre membres de la famille Siac, originaires de Roumanie, qui s’étaient sauvés de la capitale occupée. Odette Androt leur donna à tous des cartes d’identité et des cartes d’alimentation ne portant pas le tampon « Juif », pourtant obligatoire, pour les protéger des persécutions. Durant l’année 1943, le maire de la ville, vichyste notoire, ordonna à la secrétaire d’établir une liste des Juifs de Prissac. Lorsqu’il eut paraphé cette liste, Odette la détruisit en secret au lieu de la transmettre au ministère de l’Intérieur. En été 1944, le bruit se répandit que les forces allemandes qui se retiraient du sud de la France pour renforcer le front de Normandie allaient se livrer à la chasse aux Juifs. M. et Mme Siac, leur fillette de douze ans, Thérèse, et leur fils Lucien, six ans tentèrent de trouver refuge chez un villageois. N’ayant pas réussi, ils firent appel à la secrétaire de mairie qui leur donna asile chez elle où ils restèrent pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que tous les Allemands aient quitté la région.

    Le 31 décembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné,  à Odette Androt, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignag 

    Odette ANDROT est secrétaire de Mairie dans la petite ville de Prissac (Indre). Les familles Siac, de Paris, et Gozland, de Marseille se sont retrouvées à Prissac au moment de la débâcle. Le maire de Prissac, connu pour ses sentiments pétainistes, demande à Odette Androt d’établir la liste des Juifs résidant dans la commune. Non seulement, elle ne s’exécute pas, mais elle détruit la liste, et procure de faux papiers aux familles juives, en omettant, bien sûr, d’y faire apposer la mention « Juif ». Elle aide ensuite les familles à se loger.

    Par sa courageuse attitude, et sans tenir compte des risques encourus, Odette Androt a participé au sauvetage des plusieurs familles juives en détresse.

    Article de presse – La nouvelle République du 31/05/2006
    Article de presse – Actualités juives du 16/05/2006
    Invitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 2 mois.