Les Justes
Marius Lazare Amphoux
Année de nomination : 1998Date de naissance : 10/05/1909
Date de décès : 26/02/1976
Profession : Propiétaire d’un café,Camioneur
Marie-Jeanne Beatrix (Gairoard) Amphoux
Année de nomination : 1998Date de naissance : 30/08/1909
Date de décès : 11/05/2000
Profession : Propriétaire d’un café
Département : Bouches-du-Rhône
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Marius et Marie-Jeanne Amphoux étaient propriétaires d’un café à Marseille. L’établissement fut fermé par les autorités durant l’Occupation. Le couple continua à habiter dans l’appartement situé au dessus du café, et utilisa un entrepôt contigu à des fins commerciales. En 1941, ils le louèrent aux frères Max et Adolphe Scher, des Juifs qui habitaient le quartier du Vieux-Port. Le 23 janvier 1943, leur petite sœur Odette, 13 ans, se rendit à l’école comme à l’accoutumée. A son retour, tous les immeubles du quartier avaient été vidés de leurs habitants; des soldats allemands et des policiers français patrouillaient dans les rues. L’opération avait été menée sans préavis. Une grande partie de la population du quartier et tous les Juifs furent internés au camp de Fréjus ou dans des prisons. Les parents d’Odette et sa cousine Rebecca Sendyk furent incarcérés à Fréjus. Bientôt son père fut transféré à Drancy, et, de là, déporté à Auschwitz où il fut assassiné. Ne sachant où aller, Odette se réfugia chez ses grands frères, qui la confièrent à Marie-Jeanne et Marius Amphoux. Ceux-ci lui ouvrirent leurs bras et acceptèrent de la cacher. La mère de la petite, Feiga Scher, dut subir une intervention chirurgicale. A sa sortie de l’hôpital, elle rejoignit sa fille chez les Amphoux, qui avaient aussi recueilli sa cousine Rebecca Sendyk. Grâce à l’aide du couple, les frères Scher trouvèrent une cachette pour leur famille à Romollon (Hautes-Alpes). La santé de Mme Scher étant encore chancelante, Marie-Jeanne décida de l’accompagner. Au cours d’un contrôle à la gare, la police arrêta Feiga. Marie-Jeanne refusa de se séparer d’elle et se retrouva elle aussi au commissariat. Parlant avec un aplomb et un courage extraordinaires, elle réussit à faire libérer Feiga, qui arriva en fin de compte à Romollon. La famille Scher y vécut jusqu’à la Libération. Après la guerre, ils restèrent étroitement liés avec leurs sauveteurs jusqu’à la mort de ces derniers.
Le 31 décembre 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marius et Marie-Jeanne Amphoux, le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Odette Scher, son père et sa mère, Salman et Feiga Scher, sa cousine Rébecca Gryja, se trouvaient en janvier 43 au Vieux Port de Marseille depuis près de deux ans.
Le 23 janvier 43, en rentrant du lycée pour le déjeuner, Odette Scher découvre que le Vieux Port, vidé de ses habitants, est investi par des troupes allemandes et des forces de police. Elle réussit à rejoindre son frère, Adolphe, qui travaille dans le quartier de la Capelette. Il l’emmène chez des amis de la famille, M. & Mme Amphoux. Ceux-ci proposent immédiatement de l’héberger. Elle apprend à ce moment là que ses parents et sa cousine ont été arrêtés en tant que Juifs et emmenés dans un camp à Fréjus. Au cours de son incarcération au camp, Feiga Scher, à la suite de sa frayeur d’être séparée de son mari et ses enfants, a un glaucome. Elle est donc transportée à l’hôpital St-Joseph avec Rébecca (qui passait pour sa fille).
A sa sortie de l’hôpital, elles rejoignent Odette chez les Amphoux.
Puis, Adolphe, ayant trouvé un logement à Romollon (Htes Alpes), Odette, sa mère et sa cousine, vont le rejoindre. Plus tard, les Amphoux et leur fille, Aimée, trouvent une maison également à Romollon et viennent y habiter, ce qui permettra à Mme Amphoux de se charger de Feiga Scher, qui doit être opérée d’un glaucome à l’autre œil. C’est elle qui l’accompagnera à l’hôpital, l’assistera et la ramènera à Romollon. Toute la famille, sauf le père (pris lors de la rafle du Vieux Port et déporté, sans retour, à Sobibor), restera à Romollon jusqu’à la Libération.
Documents annexes
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