Dossier n°837 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Laurent Leboutet

Année de nomination : 1973
Date de naissance : 20/09/1901
Date de décès : 03/08/1993
Profession : Commissaire principal aux Renseignements Généraux
    Localisation Ville : Blois (41000)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Laurent Leboutet était chef des Renseignements Généraux à Blois (Loir-et-Cher) en zone occupée. Lors de ses études de droit avant la guerre, il avait été membre de la Ligue Internationale contre l’antisémitisme. Pendant la guerre, il fit courageusement usage de sa position pour venir en aide à des Juifs persécutés. En octobre 1941, un couple qu’il connaissait lui demanda d’aider quatre amis juifs, dont Mme Novogrotte et son fils, à franchir la ligne de démarcation pour se réfugier en zone sud. Laurent Leboutet prépara soigneusement l’opération avec un passeur. Mme Novogrotte fut cachée dans une caisse de bois hissée sur une charrette et recouverte de divers objets. Son fils, habillé en paysan et muni de faux papiers, tenait les rênes. Laurent Leboutet l’attendait à Selles-sur-Cher, au poste de contrôle allemand sur la ligne de démarcation, où il fit mine de chercher ses papiers sans les trouver. Une longue file d’attente se constitua derrière lui. Lorsque Laurent présenta enfin ses papiers, l’officier allemand, énervé, fit passer rapidement le « paysan » et sa charrette. Mme Novogrotte et son fils étaient sauvés. En 1942, lors d’une visite au camp de détention de Lamotte-Beuvron, Laurent Leboutet remarqua une femme hagarde et en guenilles. Il reconnut Marthe Roudine, une juive qui avait été sa condisciple à la Faculté de Droit à Paris. Il appela un garde et lui ordonna d’aller dire à la femme que le Commissaire spécial voulait la voir. Bien que son autorité ne s’étende pas aux prisonniers, il fit enlever le nom de Marthe de la liste des détenus et convainquit la jeune femme de s’échapper, lui indiquant une cachette sûre. Après la guerre, il continua à aider les Juifs. C’est ainsi qu’il facilita le départ de l’« Exodus » en juillet 1947. Ce navire avait à son bord 4 554 réfugiés, survivants des camps de la mort, qui partaient commencer une vie nouvelle en Palestine. L’ »Exodus » était mouillé en rade de Sète. Laurent Leboutet, alors commissaire principal du port, était chargé d’inspecter les passeports et de délivrer l’autorisation de lever l’ancre. Parfaitement conscient du caractère illégal de l’opération, il laissa partir le bateau. Il devait dire plus tard : « Mon attitude était guidée par le coeur et l’esprit de justice. Oui, je n’ai fait que mon devoir en sauvant des vies et en donnant un peu de chaleur humaine à ceux qui souffraient, pendant la guerre mondiale et en toutes circonstances. »

    Le 6 novembre 1973, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Laurent Leboutet, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 4 mois.