Dossier n°8387 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antonin Pierre Bargues

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 23/05/1890
Date de décès : 09/05/1963
Profession : Agriculteur

Pélagie Bargues Bouygues

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 10/02/1900
Date de décès : 09/02/1970
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Marminiac (46250)
    Département : Lot
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Modeste famille de cultivateurs, Antonin et Pélagie Bargues et leurs huit enfants vivaient dans le hameau de Bénauge, à Marminiac (Lot). En avril 1944, avec autant de spontanéité que de tendresse, ils ont accueilli une fillette, Elisabeth Sirota, 6 ans. Pour les voisins des Bargues, cette enfant juive était censée être une petite Parisienne ayant besoin de l’air de la campagne.

    Le père d’Elisabeth, Joseph Sirota, d’origine russe, avait été déchu de la nationalité française en vertu d’un décret vichyssois. En automne 1941, il préféra quitter Paris, y jugeant la vie trop dangereuse pour les Juifs. Après une aventureuse traversée illégale de la ligne de démarcation, lui-même, sa femme Pauline et leur fillette Elisabeth, âgée alors de 3 ans, trouvèrent refuge à Salviac (Lot). Son oncle et sa tante, le couple Gornick, les y avaient précédés. Joseph obtint un emploi chez Alsthom, sur un chantier d’électrification de la ligne SNCF. En mars 1944 cependant, les Gornick furent arrêtés et déportés. Les Sirota se sentaient traqués. Avec l’aide du curé de Salviac, ils furent accueillis et cachés par la famille Leglaive (q.v.), tandis qu’Elisabeth était confiée aux Bargues. Les sauveteurs s’exposaient à de graves dangers. En juin 1944, la division SS Das Reich, en route vers le front de Normandie, commit à Salviac de sanglantes exactions. Elisabeth, en sécurité au sein de la famille Bargues, y demeura jusqu’à la Libération. Ses parents et elle-même sont restés en relations très suivies avec cette famille, particulièrement Elisabeth qui a gardé une grande tendresse pour Pélagie Bargues.

    Le 21 novembre 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Antonin et Pélagie Bargues, le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Elisabeth Sirota-Leblond, a 6 ans lorsqu’elle est accueillie dans la nombreuse famille (8 enfants) de modestes cultivateurs : Antonin et Pélagie Bargues, dans le hameau de Benauge, à Marminiac (Lot), ses parents étant réfugiés dans une autre famille du village voisin.
    Dans cette famille, la petite Elisabeth a été entourée d’autant de tendresse que les autres enfants mais elle a reçu encore plus d’attention et de soins. Elle passait, aux yeux des voisins, pour une petite parisienne ayant besoin de l’air de la campagne.
    Les sauveteurs s’exposaient à un grand danger : En juin 1944, la division SS Das Reich, en route vers le front de Normandie, commit à Salviac, un village proche où étaient réfugiés les parents d’Elisabeth, de sanglantes exactions. 
    Après la guerre, des relations très suivies ont été maintenues entre les deux familles. Elisabeth a toujours gardé une très grande tendresse pour Pélagie Bargues.

     

     




    Mis à jour il y a 8 mois.