Dossier n°8419C - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eli Fournier

Année de nomination : 1999
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermier
    Localisation Ville : Soudorgues (30460)
    Département : Gard
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Alphonse Remézy était maire de Lasalle (Gard). En février 1944, il sauva la vie de trois réfugiés juifs dans des circonstances dramatiques. Bernard et Lucie Weinberg et leurs quatre enfants, immigrés d’Allemagne à Thionville s’étaient repliés en juin 1940 à Aigues-Mortes. A la suite de l’arrestation et de la déportation de plusieurs de leurs proches, réfugiés dans la région, le couple Weinberg et leur fille Berthe, 19 ans, se cachèrent, en février 1944, dans le hameau Soudorgues sur la commune de Lasalle. Une sœur aînée de Berthe, Hélène, était restée à Aigues-Mortes, logée par son employeur boulanger. Peu de temps après, les Weinberg apprirent l’arrestation d’Hélène. Des voisins à Soudorgues, les Fournier, savaient qu’une dénonciatrice avait provoqué une opération de la police allemande, destinée à arrêter toute la famille Weinberg. René Fournier et son neveu, Elie, convoyèrent aussitôt Berthe et ses parents à Lasalle, au domicile du maire, Alphonse Remézy, qui les cacha dans le caveau familial aménagé dans sa propriété (selon l’usage en honneur chez les protestants dans cette région, depuis les persécutions contre les Camisards, leurs ancêtres, « interdits » de cimetière en cas de décès). Quelques heures à peine après leur arrivée, survinrent des militaires allemands, l’arme au poing, qui enjoignirent à M. Remézy de leur révéler les adresses des Juifs de sa commune. Il répliqua qu’il n’en connaissait pas. Les Allemands décidèrent aussitôt de procéder à la pendaison publique de ce père de six enfants, lorsqu’intervint un gendarme français originaire de Thionville et parlant l’allemand, qui sut les en dissuader. Le lendemain, après une nuit glaciale dans le caveau familial des Remézy, les Weinberg furent convoyés jusqu’au domicile du couple Emile Fournier, les parents d’Elie. Le jour suivant, ils furent transférés à Saumane, non loin de là, et recueillis par deux autres frères Fournier : les parents Weinberg chez Raymond et Hélène et leurs cinq enfants, Berthe chez Henri et Paulette et leurs trois bambins. En avril 1944, afin de ne pas mettre plus longtemps leurs hôtes en danger, les Weinberg quittèrent les Cévennes vers la Haute-Loire, où se cachaient un de leurs oncles et sa famille. Le jeune Élie Fournier avait rallié le maquis et fut capturé par les Allemands, déporté et assassiné. Selon le témoignage de Berthe, « tout ce que ces gens ont fait pour nous était spontané, d’une générosité et d’une abnégation incroyables et je leur voue une profonde reconnaissance. Nous étions sans ressources à l’époque et en plus du danger que nous leur faisions courir, nous avons vécu à la charge de nos sauveteurs. »




    Mis à jour il y a 3 mois.