Dossier n°8437 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcelle Louise (Rivenc) Fraysse

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 09/01/1919
Date de décès : 10/08/2011
Profession : Mère au foyer, 1 enfant
    Localisation Ville : Villemur-sur-Tarn (31340)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Épouse d’un jeune ingénieur vicinal prisonnier de guerre en Allemagne, Marcelle Fraysse demeurait à Villemur sur Tarn (Haute-Garonne) avec sa fillette Jackie. Celle-ci avait 2 ans, lorsqu’en avril 1941, sa maman loua deux pièces à une famille juive réfugiée de Paris, Henrick Goffmann, son épouse Chuma et leur fille Klara, 7 ans. Le 9 septembre 1943, deux gendarmes se présentent pour arrêter le père. La mère et la fille affirment qu’il a quitté le domicile la veille et qu’elles ignorent sa destination. Pendant ce temps, Henrick Goffmann s’était caché dans les combles. Les gendarmes font une perquisition, sans le découvrir. Dès leur départ, Marcelle Fraysse fit entrer son locataire dans une pièce communiquant avec une issue située à l’arrière de la maison. Au bout d’une heure, nouvelle visite des gendarmes : en s’efforçant de gagner quelques précieuses secondes, la vaillante logeuse tenta une fois de plus de les convaincre de l’absence du réfugié juif, qui eut le temps de quitter la maison sans encombre, puis de gagner une cachette à bonne distance. Jusqu’à cette date, Henrick Goffmann, tailleur de son métier, avait effectué des travaux de retouche de vêtements et habillé de neuf des clients pour des mariages et des communions. Le produit de ce travail lui permettait de payer son loyer et de subvenir aux besoins de sa famille. Mais désormais sa femme et sa fille Klara étaient sans ressources. Indifférente à cette perte de revenus, Marcelle Fraysse continua à protéger ses locataires et prit à sa charge leur subsistance jusqu’à la Libération. A son retour à Villemur, après une absence de près d’un an, le tailleur Goffmann rouvrit son atelier. Il redevint le locataire de Marcelle Fraysse, jusqu’au retour de captivité de son mari. Les Goffmann regagnèrent Paris et les deux familles continuèrent à entretenir leur amitié, née dans les circonstances tourmentées de l’Occupation.

    Le 29 mars 1999 Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcelle Fraysse le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - La Dépêche du 11/01/2000Article de presse – La Dépêche du 11/01/2000

     

    Les médias externes :