Dossier n°8449 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Adolphe Le Gualès De Mézaubran

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 15/01/1886
Date de décès : 10/02/1944
Profession : Maire, exploitant agricole

Gilberte (Levesque) Le Gualès De Mézaubran

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 20/10/1892
Date de décès : 09/04/1970
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Joué-sur-Erdre (44440)
    Département : Loire-Atlantique
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

     

    Maire de Joué-sur-Erdre (Loire Atlantique), le comte le Gualède Mézaubran et son épouse Gilberte résidaient dans leur propriété, le château Lucinière. Pendant la débâcle en 1940, ils avaient donné l’hospitalité à des Parisiens, parmi lesquels Madame Cheffro, qui noua un lien privilégié avec la Comtesse. Un officier de la Wehrmacht avait ordonné à cette dernière de fournir de l’avoine pour les chevaux. La Comtesse ne comprenait pas l’allemand et ne réagit pas. Pour se faire obéir, l’officier la menaça de son pistolet, Mme Cheffro qui, elle, savait l’allemand, intervint. Elle servit également d’interprète pendant les jours suivants, au grand soulagement des propriétaires du château, et ce jusqu’au retour des réfugiés dans la capitale. Mme Cheffro était juive, et son mari fut interné au camp de Beaune-la-Rolande dès mai 1941, puis déporté à l’Est en juillet 1942. Lors de la rafle du Vel d’Hiv, plusieurs de ses proches furent arrêtés. Elle fit alors appel à ses hôtes des jours de l’exode qui acceptèrent généreusement de mettre en sécurité les deux aînés Cheffro, Charles, 12 ans et Lucienne, 9 ans. Confiés à une famille de Joué-sur-Erdre, les deux enfants y vécurent jusqu’à la Libération et le couple de Gualès de Mézaubran prit à sa charge les frais de pension. Le 13 février 1943 au petit matin, la police cogna bruyamment à la porte du domicile des Cheffro à Paris. Ils se tinrent coi, puis se faufilèrent chez des voisins, de sorte que quand quelques heures plus tard la police fractura leur porte, elle trouva le domicile vide. Mme Cheffro, avec son bébé âgé de 2 ans, ses cousins Aron et Jeannette Pokoïk et leur père, ainsi que cinq autres proches et amis réussirent à se rendre aussitôt à la gare Montparnasse pour gagner Nantes, puis Joué-sur-Erdre. Le Comte et la Comtesse avaient préparé pour eux, avec une grande prévenance, la maison alors inoccupée du garde forestier de leur domaine, au lieudit Lichtout, commune des Touches. Sous la protection des châtelains, qui pourvoyaient à leurs besoins avec largesse, les dix réfugiés juifs échappèrent à toutes les poursuites.

    Le 10 octobre 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au comte Adolphe et à la comtesse Gilberte le Gualès de Mézaubran le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie