Dossier n°8478 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne (Michau) Talon

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 03/06/1907
Date de décès : 12/03/1995
Profession : Artisane, ouvrière dans un atelier de tricotage
    Localisation Ville : Basseneville (14670)
    Département : Calvados
    Région : Normandie

    L'histoire

    En 1943, Jeanne Talon est ouvrière dans un atelier de tricotage à Paris. Elle a cinq enfants. Cette année-là elle recueille quatre jeunes filles dont les parents viennent d’être arrêtées par la Gestapo et envoyés en déportation : les deux sœurs Allatini, Donatella et « Titon », puis leurs cousines Violaine et Laurence Reinach. Les adolescentes ont échappé à une rafle grâce à une tierce personne, Raymonde Grumbach qui les a extraites in extremis de leur lycée parisien.

    Recherchée à son tour par les nazis, Jeanne Talon est bientôt contrainte de fuir Paris. Flanquée de ses neuf enfants, elle se réfugie dans un village du Calvados, Basseneville. Elle participait à un réseau de ravitaillement pour les réfractaires du STO et envoyait des colis à des familles juives emprisonnées.

    Les sœurs Reinach portent un faux nom. Pour donner le change, tous les enfants allaient à l’école et au catéchisme. La famille au grand complet allait à la messe le dimanche. A la maison, le mot « juif » est banni pour raison de sécurité. La famille Talon reste en Normandie jusqu’au débarquement le 6 juin 1944 qui se déroule quasiment sous ses yeux.

    Quelques jours après, la famille Talon est contrainte à un nouvel exode, de centre d’accueil en centre d’accueil. La famille séjourne durant l’été 1944 dans l’Eure. En août, les sœurs Reinach, rentrées chez elles, assistent à la Libération de Paris. Elles ont l’immense chance de retrouver leurs parents qui ont survécu. En revanche, les parents Allatini sont morts à Auschwitz.

    Le 3 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Jeanne Talon, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents Annexes

    Article de presse - Le dauphiné libéré du 30/11/1999Article de presse – Le Dauphiné libéré du 30/11/1999
    Invitation cérémonie TalonInvitation cérémonie Talon

     




    Mis à jour il y a 6 mois.