Dossier n°8480 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Monique (Herry) Le Guennan

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 03/01/1927
Date de décès : 15/05/1999
Profession :
    Localisation Ville : Roanne (42300)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Après l’avoir torturée, la Gestapo de Roanne (Loire) fit déporter au camp de Ravensbrück, en mai 1944, Monique Herry, 17 ans. La jeune fille avait grandi à Paris dans le foyer d’une famille juive, les Lindermann. Sa mère était leur employée de maison depuis une vingtaine d’années, lorsqu’en 1940 ils décidèrent de quitter Paris occupé et de se réfugier en Savoie. Un an plus tard, Madame Herry et sa fille Monique rejoignirent les Lindermann. Mais en septembre 1943, lorsque la Savoie fut à son tour occupée par les Allemands, la famille juive jugea prudent de s’enfuir à nouveau et de se disperser. Monique Herry se joignit à ceux qui se rendirent à Roanne, clandestinement bien sûr. Or le 30 avril 1944, le couple Ancel, des proches des Lindermann, furent arrêtés à Roanne. Le lendemain, 1er mai, Monique se présenta à la Kommandantur, porteuse d’un colis de vêtements et de nourriture pour les Ancel. Mise en état d’arrestation, elle subit un interrogatoire ponctué de volées de coups de nerf de bœuf, et fut finalement déportée à Ravensbrück. Une mission de la Croix-Rouge suédoise la sauva in extremis de la mort, quelques jours avant la capitulation allemande. De Stockholm, Monique Herry écrivit à sa mère, le 31 mai 1945 : « Malgré que le nerf de bœuf me tombait sur les fesses, ils auraient pu me tuer je n’aurais jamais dit l’adresse de leur appartement [des Lindermann]. » Rapatriée en France après sa convalescence, puis mariée et mère de famille, Monique (Herry) Le Guennan resta d’une totale discrétion. Plus d’un demi siècle plus tard, elle écrivit à Yad Vashem : « Il était impensable pour moi d’avoir un autre comportement envers ceux que je considère comme ma famille la plus proche, mais c’est une période de ma vie que j’essaie d’effacer. Je n’ai pas et je n’ai jamais eu le courage de la raconter depuis ma déportation. Cela fait partie de ma vie, mais je ne peux pas en parler. »

    Le 3 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Monique Le Guennan, née Herry, le titre de Juste parmi les Nations.

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