Les Justes
Année de nomination : 1999Monique (Herry) Le Guennan
Année de nomination : 1999Date de naissance : 03/01/1927
Date de décès : 15/05/1999
Profession :
Département : Loire
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
L'histoire
Après l’avoir torturée, la Gestapo de Roanne (Loire) fit déporter au camp de Ravensbrück, en mai 1944, Monique Herry, 17 ans. La jeune fille avait grandi à Paris dans le foyer d’une famille juive, les Lindermann. Sa mère était leur employée de maison depuis une vingtaine d’années, lorsqu’en 1940 ils décidèrent de quitter Paris occupé et de se réfugier en Savoie. Un an plus tard, Madame Herry et sa fille Monique rejoignirent les Lindermann. Mais en septembre 1943, lorsque la Savoie fut à son tour occupée par les Allemands, la famille juive jugea prudent de s’enfuir à nouveau et de se disperser. Monique Herry se joignit à ceux qui se rendirent à Roanne, clandestinement bien sûr. Or le 30 avril 1944, le couple Ancel, des proches des Lindermann, furent arrêtés à Roanne. Le lendemain, 1er mai, Monique se présenta à la Kommandantur, porteuse d’un colis de vêtements et de nourriture pour les Ancel. Mise en état d’arrestation, elle subit un interrogatoire ponctué de volées de coups de nerf de bœuf, et fut finalement déportée à Ravensbrück. Une mission de la Croix-Rouge suédoise la sauva in extremis de la mort, quelques jours avant la capitulation allemande. De Stockholm, Monique Herry écrivit à sa mère, le 31 mai 1945 : « Malgré que le nerf de bœuf me tombait sur les fesses, ils auraient pu me tuer je n’aurais jamais dit l’adresse de leur appartement [des Lindermann]. » Rapatriée en France après sa convalescence, puis mariée et mère de famille, Monique (Herry) Le Guennan resta d’une totale discrétion. Plus d’un demi siècle plus tard, elle écrivit à Yad Vashem : « Il était impensable pour moi d’avoir un autre comportement envers ceux que je considère comme ma famille la plus proche, mais c’est une période de ma vie que j’essaie d’effacer. Je n’ai pas et je n’ai jamais eu le courage de la raconter depuis ma déportation. Cela fait partie de ma vie, mais je ne peux pas en parler. »
Le 3 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Monique Le Guennan, née Herry, le titre de Juste parmi les Nations.
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