Dossier n°8482 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Félix Chevrier

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 25/08/1884
Date de décès : 20/11/1962
Profession : Journaliste, compositeur
    Localisation Ville : Saint-Pierre-de-Fursac (23290)
    Département : Creuse
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Félix Chevrier et sa femme Blanche
    Félix Chevrier était journaliste, compositeur, militant socialiste et franc-maçon. En novembre 1939, il accepta d’assumer la direction d’une maison d’enfants de l’OSE installée au Château de Chabannes, à Saint-Pierre de Fursac (Creuse). Le home compta jusque 120 enfants juifs, d’origine allemande, autrichienne, polonaise, etc… Chevrier et son équipe surent faire régner une ambiance chaleureuse, apporter à ces enfants déracinés de la joie de vivre, dans le respect de leur identité religieuse. Le directeur veillait à faire assurer la célébration du Shabbat et des fêtes juives. L’irruption à Chabannes le 26 août 1942 de gendarmes français qui emmenèrent avec eux six adolescents de plus de 15 ans (dont deux seulement sont revenus de déportation) fut un choc qui incita Félix Chevrier à tout faire pour protéger les autres enfants. Le 1er septembre, la gendarmerie exigea qu’on lui livre 10 garçons et filles, selon une liste nominative remise au directeur. Tous venaient des camps de Gurs et de Rivesaltes. Jouant sur des erreurs matérielles que contenait la liste, Chevrier déclara que 4 d’entre eux étaient « inconnus » à Chabannes. Quant aux 6 autres, le directeur affirma aux gendarmes qu’il s’étaient enfuis et que leur départ était passé inaperçu. Le capitaine Chaumet, commandant la gendarmerie de Guéret, a écrit dans son rapport : « De l’enquête à laquelle j’ai procédé, il résulte que M. Chevrier bien que dûment prévenu n’a pris aucune précaution pour empêcher la fuite des enfants. Toutefois, je n’ai recueilli aucune preuve qui me permettrait d’écrire qu’il l’a favorisée. » Au cours des mois suivants également, Félix Chevrier organisait la « fuite » des enfants dans la forêt à chaque alerte faisant craindre une descente des gendarmes. Vers la fin de 1943, devant la montée des périls, l’OSE décida de disperser les pensionnaires de Chabannes, et son directeur sut appliquer la mesure en assurant la sécurité de tous ses protégés et des membres de son personnel. Il bénéficiait du soutien moral de la population locale.

    Le 3 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Félix Chevrier le titre de Juste des Nations.

     

    Documents annexes

    Hommage ChevrierHommage Chevrier
    15 décembre 2013 09:04:50
    Invitation  cérémonie ChevrierInvitation cérémonie Chevrier
    15 décembre 2013 09:04:14

    Articles annexes

    Aucun autre article