Dossier n°8484 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Yvette (Joseph-Henri) Trachtenberg

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 22/05/1912
Date de décès : 10/08/2011
Profession : Chirurgien-Dentiste

    L'histoire

     

    Née à la Martinique, Yvette Joseph Henri était chirurgien dentiste. Depuis 1937, elle travaillait dans le cabinet dentaire d’Abram August à Paris. Immigré de Roumanie, August n’avait pas le droit d’exercer lui-même l’art dentaire. En mars 1939, Yvette épousa Henry Trachtenberg. Pendant l’Occupation, son mari juif se réfugia en zone sud. Elle ouvrit son propre cabinet dentaire en avril 1942 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), et partagea son activité professionnelle entre le cabinet de M. August et le sien propre. Mais en été de la même année, son employeur et Madame August furent internés à Drancy, puis déportés, tandis que leurs 4 enfants, âgés de 5 à 9 ans étaient en placement familial. Leur nourrice exigea alors, en s’adressant à Yvette, une augmentation du prix de la pension, faute de quoi elle remettrait les enfants, disait-elle, « à l’Assistance publique, ou ailleurs ». Ses ressources ne lui permettant pas de verser les sommes demandées, Yvette Trachtenberg recueillit le bambin et les trois fillettes à son domicile à Ivry-sur-Seine. Elle-même ne se sentait guère en sécurité, en tant qu’épouse d’un Juif et Antillaise. Aussi se mit-elle à la recherche de placements pour les enfants August, non sans avoir consulté par correspondance leurs deux tantes habitant à Bruxelles. Des institutions établies dans l’agglomération parisienne les recueillirent, tandis qu’Yvette leur rendait de fréquentes visites et veillait au bien-être de chacun. Après la libération de la France, puis de la Belgique, elle confia à la Croix-Rouge le soin de les convoyer jusqu’auprès de leurs tantes à Bruxelles. A plusieurs reprises, en 1943 et 1944, la Gestapo harcela Yvette Trachtenberg et la convoqua même pour interrogatoire à son Q.G. de l’avenue Foch, pour tenter d’obtenir des informations concernant les lieux de refuge de son mari et des enfants August. Ces derniers ont noué un lien quasi familial avec le couple Trachtenberg et leurs enfants, nés après la guerre.

    Le 3 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Yvette Trachtenberg le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    31 mai 2018 10:17:46