Les Justes
Yvette (Joseph-Henri) Trachtenberg
Année de nomination : 1999Date de naissance : 22/05/1912
Date de décès : 10/08/2011
Profession : Chirurgien-Dentiste
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Née à la Martinique, Yvette Joseph Henri était chirurgien dentiste. Depuis 1937, elle travaillait dans le cabinet dentaire d’Abram August à Paris. Immigré de Roumanie, August n’avait pas le droit d’exercer lui-même l’art dentaire. En mars 1939, Yvette épousa Henry Trachtenberg. Pendant l’Occupation, son mari juif se réfugia en zone sud. Elle ouvrit son propre cabinet dentaire en avril 1942 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), et partagea son activité professionnelle entre le cabinet de M. August et le sien propre. Mais en été de la même année, son employeur et Madame August furent internés à Drancy, puis déportés, tandis que leurs 4 enfants, âgés de 5 à 9 ans étaient en placement familial. Leur nourrice exigea alors, en s’adressant à Yvette, une augmentation du prix de la pension, faute de quoi elle remettrait les enfants, disait-elle, « à l’Assistance publique, ou ailleurs ». Ses ressources ne lui permettant pas de verser les sommes demandées, Yvette Trachtenberg recueillit le bambin et les trois fillettes à son domicile à Ivry-sur-Seine. Elle-même ne se sentait guère en sécurité, en tant qu’épouse d’un Juif et Antillaise. Aussi se mit-elle à la recherche de placements pour les enfants August, non sans avoir consulté par correspondance leurs deux tantes habitant à Bruxelles. Des institutions établies dans l’agglomération parisienne les recueillirent, tandis qu’Yvette leur rendait de fréquentes visites et veillait au bien-être de chacun. Après la libération de la France, puis de la Belgique, elle confia à la Croix-Rouge le soin de les convoyer jusqu’auprès de leurs tantes à Bruxelles. A plusieurs reprises, en 1943 et 1944, la Gestapo harcela Yvette Trachtenberg et la convoqua même pour interrogatoire à son Q.G. de l’avenue Foch, pour tenter d’obtenir des informations concernant les lieux de refuge de son mari et des enfants August. Ces derniers ont noué un lien quasi familial avec le couple Trachtenberg et leurs enfants, nés après la guerre.
Le 3 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Yvette Trachtenberg le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Invitation cérémonie 31 mai 2018 10:17:46 |