Les Justes
Léa Rochedieu
Année de nomination : 1999Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Métayère
Département : Ardèche
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
A Vernoux en Ardèche, à une heure de marche du centre du village, Léa Rochedieu exploite une ferme isolée en métayage. Veuve, elle vit avec sa fille Lydia, 25 ans et emploie un ouvrier agricole, Elie Brunel qui deviendra par la suite son gendre. Le 14 avril 1944, un jeudi, elle voit arriver une jeune femme accompagnée d’un garçon de 13 ans. Elle ignore encore qu’au même moment sévit à Vernoux une rafle, qui fait plus de 15 victimes. Les Allemands accompagnés de miliciens pénètrent dans le village pour arrêter les juifs cachés.
La famille Caën, réfugiée de Paris dans ce village, avait été alertée à temps par l’épouse du maire, M. Pierre Delarbre, et s’était dispersée sur-le-champ. Sur les conseils de la sœur de Léa Rochedieu, qui habite au cœur du village, Mme Caën se rend avec son fils Claude chez la fermière, qu’ils ne connaissent pas. « En sabots, robe de satinette noire, coiffe blanche traditionnelle », se souvient Claude Caën, « elle était occupée dans sa cuisine ». Léa Rochedieu accepte aussitôt de recueillir le jeune garçon, disant : « Les Juifs, je ne sais pas ce que c’est, mais tout le monde porte sa croix ». Il est convenu qu’il garderait les vaches, et qu’il lui était interdit de se rendre au village et de se cacher quand cela serait nécessaire.
Avec beaucoup de cœur, Léa Rochedieu a tout fait pour que son petit hôte juif s’adapte pendant plus de 4 mois. Claude Caën est fidèlement resté en relations avec sa bienfaitrice jusqu’à la mort de celle-ci, et ensuite avec Lydia et son mari Elie Brunel.
Le 19 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Léa Rochedieu le titre de Juste parmi les Nations.