Dossier n°8506 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Arthur Franc

Année de nomination : 1999
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermier

Louise Franc

Année de nomination : 1999
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    L'histoire

    La ferme d’Arthur et Louise Franc se situait au hameau dit Pont du Cholet, auprès du Chambon sur Lignon (Haute-Loire). Ils souffraient de n’avoir pas d’enfant, mais employaient un très jeune garçon de ferme, René. Pendant l’Occupation, ils prirent le risque de donner abri, durant des périodes variables, à des garçonnets juifs placés par l’organisation OSE. A l’été 1942, une convoyeuse OSE leur confia Pierre Cohen, 9 ans. Réfugiée de Belgique, sa famille avait été internée au camp de Gurs, puis celui de Rivesaltes et s’en était évadée. Elle fut à nouveau arrêtée à l’issue d’une vaine tentative de franchir la frontière suisse. Puis Pierre arriva à Pont du Cholet : « Les fermiers m’ont traité comme leur propre fils. Louise me présentait comme « son petit ». J’ai vécu dans cette ferme relativement insouciant sous le nom de Pierre Colin, né à Paris, mes parents ayant été tués sur les routes. J’allais à l’école du village. Je gardais les vaches, aidais aux champs. J’étais fier de pouvoir me rendre utile. A plusieurs reprises, les gendarmes sont venus les interroger à mon propos et, caché dans le foin, j’entendais les cris des fermiers qui tenaient tête. » Un lien affectif très profond se développa pendant les deux ans et demi où Pierre vécut à la ferme. En décembre 1944, à quelques semaines des retrouvailles de Pierre avec sa mère, Louise Franc écrivit à cette dernière : « Vous avez chère Madame un si beau garçon et ma plus grande joie c’est de le garder encore. Vraiment moi et mon mari on en est fiers. Pour nous séparer il faudra bien un mouchoir pour tous ».

    Par la suite, les Franc ont adopté un petit garçon, qui allait devenir père de quatre enfants. Pierre Cohen entouré de sa descendance et les Franc se rencontrent tous les ans. « A quatre vingt cinq ans, Louise se souvient encore de toutes mes frasques de gamin et adore me les rappeler », a écrit Pierre.

    Le 19 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Arthur et Louis Franc le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Les époux FRANC étaient fermiers au Chambon sur Lignon. Durant la dernière année de guerre ils ont hébergé Jacques STULMACHER (dit STUL) et son frère Henri-Marcel, âgés respectivement de 13 et 7 ½ ans ainsi qu’un troisième garçon Pierre COHN. C’est l’OSE qui s’était chargé de ce placement et qui rétribuait les époux FRANC en conséquence.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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