Dossier n°8512 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marguerite (Chapet) Baillagou

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 19/04/1889
Date de décès : 12/06/1979
Profession : Propriétaire d’une boutique de chaussures
    Localisation Ville : Cahors (46000)
    Département : Lot
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      L'histoire

      Marguerite Baillagou était veuve et habitait avec sa fille Madeleine à Cahors (Lot), où elle était propriétaire d’une boutique de chaussures. En été 1942, elle accueillit à son foyer une fillette juive de 9 ans réfugiée de Paris, Claude Zitlenok. Un an auparavant, le père de Claude avait été interné à Drancy, d’où il fut par la suite déporté à Auschwitz et exterminé. Sa mère, Léa, faisait des ménages pour subvenir aux besoins de ses trois filles. Au bout de quelques mois, les deux aînées franchirent clandestinement la ligne de démarcation et se réfugièrent en zone sud. Pendant les heures critiques de la rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 1942, l’un de ses employeurs recueillit et cacha Léa Zitlenok et la petite Claude. Mais l’une de ses grandes sœurs, qui s’était mise au service d’un réseau juif clandestin de sauvetage d’enfants, vint alors à Paris et emmena Claude en zone sud. C’est elle qui la confia à Marguerite Baillagou à Cahors. Celle-ci traita l’enfant comme si elle était sa propre fille et la petite réfugiée fréquenta une école catholique et se rendit le dimanche à l’église avec sa bienfaitrice et sa fille Madeleine, âgée alors de 20 ans. « Madame Baillagou », écrivit plus tard Claude Zitlenok, « me rappelait souvent que tout cela était provisoire, que je suis juive et que le jour viendra où je porterai à nouveau mon vrai nom et retrouverai ma famille. Madeleine me traitait comme si j’étais sa petite sœur. Elle m’emmenait en promenade et chez ses copines. Jamais Madame Baillagou ne m’a fait sentir qu’elle faisait pour moi quelque chose d’extraordinaire. » Quant à Madeleine, elle évoque sa mère comme « une personne très humaine et généreuse. Elle a fait tout cela naturellement et nous a transmis avec simplicité l’amour de tous les êtres vivants et la fraternité entre tous les humains ».

      Le 24 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marguerite Baillagou, le titre de Juste parmi les Nations.




      Mis à jour il y a 2 mois.