Dossier n°8513 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Clémentine (Salmon) Couagnon

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 05/12/1875
Date de décès : 25/12/1969
Profession : Retraitée

Victor Couagnon

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 26/02/1869
Date de décès : 02/01/1959
Profession : Retraité
    Localisation Ville : Levroux (36110)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    Clémentine Couagnon
     

    Victor Couagnon

    Le 10 juin 1939, le maire de Levroux (Indre) célébrait le mariage de Victor Couagnon, 70 ans, et Clémentine Salmon, 63 ans. Victor était un commerçant retraité et Clémentine avait pendant 30 ans travaillé à Issy-les-Moulineaux comme employée de maison chez les Bernard (un frère de l’écrivain juif Bernard Lazare) et leur fille, les Cherchevsky. Pendant l’occupation, les Cherchevsky devinrent employés de l’UGIF. Le 1er juillet 1943, deux de leurs fillettes, Eve Line, 11 ans, et Sylvie, 8 ans, arrivèrent à Levroux, accueillies chez les Couagnon pour la durée des grandes vacances, à titre onéreux bien entendu. « Dès le début, ce fut un enchantement », lit-on dans le témoignage d’Eve Line, « nous avions quitté Paris, les insipides rutabagas et les infâmes topinambours, et nous arrivions en pays de Cocagne. Madame Couagnon nous préparait des clafoutis excellents, des salades parfumées au cerfeuil tout frais. Ce fut un été merveilleux. » Le 31 juillet pourtant, Germaine Cherchevsky fut arrêtée, puis déportée et gazée à Auschwitz. « On nous avait caché », poursuit Eve Line, « que notre mère avait été arrêtée. Et lorsqu’on m’annonça que je ne retournerais pas à Paris pour la rentrée scolaire, j’en fus très contente, car j’étais très bien là où j’étais. » En avril 1944, Abraham Cherchevsky subit le même sort que son épouse. Soucieux d’éloigner temporairement les fillettes pour plus de sécurité, Victor Couagnon les conduisit dans une petite carriole tirée par un âne chez des cultivateurs à quelques kilomètres de Levroux. Quinze jours plus tard, il les ramena à son domicile. Plus personne désormais ne payait la pension des fillettes, mais les Couagnon continuèrent sans désemparer à les protéger et les choyer. Elles vécurent à Levroux jusqu’en décembre 1944, désormais prises en charge par une sœur de leur maman, à Paris.

    Le 24 mai 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Victor et Clémentine Couagnon le titre de Juste parmi les Nations.

    Les personnes sauvées Eve Line et Sylvie

    Cérémonie

    photo de classe, 1943

    Eve Line, Serge et Sylvie

    photo de classe, 1944

    Documents annexes

    Article de presse - L'Echo du 18/09/2000Article de presse – L'Echo du 18/09/2000
    25 novembre 2017 16:15:00
    Article de presse - La Nouvelle République du 19/09/2000Article de presse – La Nouvelle République du 19/09/2000
    25 novembre 2017 16:14:23

    Articles annexes

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