Dossier n°8514 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Roger Grain

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 27/07/1899
Date de décés : 04/08/1960
Profession : Ouvrier d’usine

Victorine Grain Séguet

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 22/10/1898
Date de décés : 20/02/1979
Profession : sans profession

Localisation Ville : Nesle (80190)
Département : Somme
Région : Hauts-de-France

L'histoire

Roger et Victorine Grain habitaient Ă  Nesle (Somme). Roger Ă©tait ouvrier industriel. Seule la cadette de leurs trois enfants, Mireille (Grain – Baillon), alors âgĂ©e de 19 ans, vivait encore chez ses parents. Les liens entre les familles Grain et Wloszczowski dataient de l’étĂ© 1941. Charles et Robert Wloszczowski avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  Nesle avec leur Ă©cole, pour y passer les vacances scolaires, Ă  l’initiative du Secours National. Les deux garçons avaient Ă©tĂ© accueillis par la famille Grain. Après leur retour de vacances Ă  Paris, les parents, Lajbus, ouvier industriel Ă  Saint-Denis, et Fajga Wloszczowski, installĂ©s en France depuis 1931, ont continuĂ© Ă  entretenir des liens amicaux avec Roger et Victorine Grain. Le jour de la rafle du Vel’ d’Hiv’, le 16 juillet 1942, Madame Delagne, la concierge de l’immeuble oĂą habitait la famille Wloszczowski, les prĂ©vint de l’arrivĂ©e de la police et les cacha dans une mansarde du dernier Ă©tage. A la demande des parents Wloszczowski, Monsieur Michaud, un voisin, fit le voyage jusqu’à Nesle, pour demander aux Grains d’hĂ©berger leurs trois enfants. Roger et Victorine donnèrent leur accord malgrĂ© les risques encourus. Leur fils Ă©tait dans la RĂ©sistance et la Somme Ă©tait un dĂ©partement particulièrement surveillĂ© Ă  cause de sa proximitĂ© du littoral. Roger et Victorine Grain, avec l’aide de leur fille Mireille, hĂ©bergèrent et nourrirent les trois garçons pendant deux ans jusqu’à la fin de la guerre, sans aucune rĂ©munĂ©ration. Charles, 11 ans, et Robert, 10 ans, frĂ©quentèrent l’école communale de Nesle, et Roland, 4 ans, l’école maternelle, sous le nom de famille de Grain. Seuls le curĂ© et l’instituteur du village Ă©taient au courant de leur vĂ©ritable identitĂ©. Robert a tĂ©moignĂ© que les Grain les ont considĂ©rĂ©s comme leurs propres enfants.       

Pendant les trois derniers mois de la guerre, Lajbus et Fajga Wloszczowski qui vivaient jusqu’alors à Paris dans la clandestinité la plus complète, ont rejoint leurs enfants chez la famille Grain. Ces derniers les ont hébergés et cachés jusqu’à la Libération. Les deux familles ont maintenu des relations chaleureuses après la Libération.

Le 24 mai 1999, Yad Vashem a décerné à Roger & Victorine Grain le titre de Juste des Nations.                                          

 

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