Dossier n°8530 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

François Houpe

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 03/06/1886
Date de décès : 29/03/1953
Profession : Professeur de l’école primaire puis Directeur de collège
    Localisation Ville : Castres (81090)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    François Houpe
    L’Ecole Primaire Supérieure et Professionnelle (aujourd’hui Collège moderne) de Castres (Tarn) était dirigée par François Houpe. L’établissement comprenait un internat, dont le jeune surveillant général Edmond Durand assumait la responsabilité. Lors de la rentrée d’octobre 1943, le directeur admit comme internes 11 adolescents de 12 à 18 ans, et les présenta, conjointement avec E. Durand, comme des réfugiés d’Alsace. Ils étaient en fait des fils d’immigrés juifs ; huit d’entre eux avaient jusqu’alors été placés dans la maison d’enfants EIF de Moissac (Tarn-et-Garonne), tandis que les trois autres venaient du home OSE du château de Chabannes (Creuse). A l’automne 1943, ces deux institutions avaient dispersé tous leurs pensionnaires, par souci de sécurité. Chacun des nouveaux internes portait une identité d’emprunt. L’année scolaire à Castres se déroula sans encombre. Deux des internes « alsaciens », Simha Arom et Georges Wajnberg fréquentaient l’Ecole primaire voisine et obtinrent leur Certificat d’Etudes. Bernard Kaliksztejn subit avec succès les épreuves du CAP de menuiserie. Mais le 1er juin 1944, sur ordre de l’Académie, l’internat ferma ses portes. Tandis que les « Tarnais » se rendaient chez leurs parents, les jeunes juifs furent repris en charge par les responsables clandestins des EIF et de l’OSE. Le plus jeune des internes cependant, Georges Wajnberg, fut accueilli et « planqué » par Edmond Durand à son domicile, à Dourgnes où il habitait avec sa mère et sa grand-mère, veuves toutes les deux. « Je n’oublierai jamais l’affection qu’ils m’ont témoignée tous les trois », a écrit Georges, « lui qui était si jeune, sa mère Madame Alice une femme bonne et généreuse, ainsi que grand-mère Madame Léontine. J’ai été nourri, habillé, choyé et protégé. » Il a longtemps correspondu avec cette famille qui l’avait recueilli pendant quatre mois, alors que ses parents, il l’apprit plus tard, avaient été exterminés à Auschwitz. Sauveur d’enfants juifs, le directeur de l’EPS de Castres, François Houpe, fut aussi un héros de la Résistance et un… sculpteur. Après la guerre, il fut élu Maire de Castres.

    Le 2 août 1999, Yad Vashem a décerné à François Houpe et à Edmond Durand le titre de Juste parmi les Nations.

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