Dossier n°8569 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Puget

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 01/04/1881
Date de décès : 11/11/1977
Profession : Cheminot retraité

Valentine (Fournier) Puget

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 15/09/1887
Date de décès : 18/08/1971
Profession : Sans profession, mère de 1 enfant
    Localisation Ville : Antibes (06160)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 28 Février 2000

      L'histoire

      Cheminot retraité, Émile Puget et Valentine son épouse vivaient à Antibes (Alpes-Maritimes). A l’épicerie où elle s’approvisionnait quotidiennement, Mme Puget rencontrait souvent une autre cliente, Henriette Slisonsky et finit par sympathiser avec elle. Cette dernière et son mari Robert exploitaient un commerce à Antibes. Juifs, les Slisonsky étaient angoissés par les menaces qui pesaient sur eux, tout particulièrement à partir de l’été 1942. Valentine Puget les encouragea à faire appel à son aide en cas de nécessité. Après la guerre, Henriette Slisonsky a expliqué dans son témoignage que, « Mme Puget, catholique pratiquante, considérait que c’était son devoir d’arracher des Juifs à la Gestapo, étant donné que la Sainte Vierge, qu’elle vénérait, était elle aussi d’origine juive ». La première fois qu’Henriette et son mari se présentèrent chez les Puget, il faisait nuit. Sans demander la moindre explication, « elle nous a simplement dit : Entrez mes enfants, ici c’est la maison du Bon Dieu, il ne vous arrivera rien ». En octobre 1943, la propriétaire d’un café fit avertir les Slisonsky d’un grave danger. Elle avait entendu deux miliciens accoudés à son comptoir parler de l’arrestation de ces commerçants juifs au cours de la nuit à venir. Émile et Valentine Puget les abritèrent et les cachèrent dans leur fuite. Leur protectrice s’employa à vendre le mobilier et le stock commercial des Slisonsky avant que des pillards ne s’en emparent. Quelques jours plus tard, d’aigres remarques de voisins donnèrent aux Puget le sentiment que le secret concernant les Juifs cachés sous leur toit était éventé. Traqués une fois de plus, les Slisonsky gagnèrent un autre abri (voir Guillemot, Jacqueline).

      Le 30 août 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Émile et Valentine Puget, le titre de Juste parmi les Nations.

      Le témoignage

      Émile Puget, un ouvrier retraité des chemins de fer français, habitait à Antibes dans les Alpes-Maritimes avec sa femme Valentine. En faisant ses courses dans l’épicerie locale, Valentine rencontrait souvent Henriette Slisonsky, une cliente habituée, et elles devinrent amies.

      Henriette et son mari tenait un magasin à Antibes. Étant Juifs, ils étaient très préoccupés par les dangers auxquels ils devaient faire face, notamment pendant l’été 1942. Valentine Puget l’assura qu’elle pouvait compter sur son aide à tout moment si nécessaire.

      Dans le témoignage qu’elle fit après-guerre, Henriette écrivit : « Fervents Catholiques Madame Puget considérait qu’il était de son devoir de sauver des Juifs de la Gestapo, car la Sainte Vierge qu’elle révérait tant était elle-même juive». La première fois que les Slisonsky se rendirent chez les Puget, c’était la nuit, sans poser de questions, « Elle dit simplement, entrez, les enfants, dans la maison du Bon Dieu, rien ne vous arrivera ici ».

      En octobre 1943, une femme qui tenait un café alerta le couple juif : elle avait entendu deux miliciens discuter dans son bar au sujet de leur arrestation prévue la nuit d’après. Émile et Valentine Puget hébergeaient et cachaient ces fugitifs. Valentine fit de son mieux pour vendre les meubles et les stocks dans leur magasin avant qu’ils soient pillés. Quelques jours après, les Puget comprirent de réflexions faites par les voisins que la présence des Slisonky avait été découverte. Ils aidèrent les Slisonsky à aller dans la famille Guillemot.

      Documents annexes

      Article de presse – Nice Matin du 29/02/2000



      Mis à jour il y a 3 mois.