Dossier n°8614 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marguerite (Foureau) Février

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 26/10/1892
Date de décès : 13/10/1968
Profession : Repasseuse , lingère

Paul Février

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 14/02/1887
Date de décès : 23/12/1971
Profession : artiste peintre

Marcelle (Février) Martin

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 22/09/1924
Date de décès : 18/07/1972
Profession : Aide-comptable dans une entreprise industrielle, 17 ans
    Localisation Ville : Paris (75018)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Aide comptable dans une entreprise industrielle à Paris, Marcelle Février, 17 ans, sympathisait avec deux de ses camarades, Bella Schlafman et sa sœur Esther. « Leur nom de famille intriguait mon père », a-t-elle écrit dans un témoignage, « il pensait qu’elles étaient d’Alsace-Lorraine. Mais un jour, elles sont arrivées dans la société avec l’emblème de l’Etoile de David, c’est là que j’ai compris qu’elles étaient de religion juive et que j’ai su que leurs parents étaient réfugiés russes ». Une semaine plus tard, c’était la rafle du Vel d’Hiv et le couple Schlafman fut arrêté. Leurs filles, épargnées parce que de nationalité française ne revirent plus jamais père et mère. Par peur de revenir à leur domicile mis sous scellés, Bella et Esther envisagèrent de passer la nuit dans les locaux de l’usine. Mais Marcelle intervint – « j’avais beaucoup de sympathie pour elles et je dois avouer que j’ai admiré leur courage » – et les conduisit chez elle. Elle habitait chez ses parents, Paul Février, artiste peintre, et Marguerite, repasseuse. Le logis était minuscule, deux chambres, mais Marcelle alla dormir chez une amie. « Mes parents étaient très compréhensifs, catholiques, partageaient les repas qui n’étaient pas toujours très copieux, mais on s’en arrangeait ». Le petit frère des deux jeunes filles, Herman, 8 ans, avait été placé le 7 juillet précédent dans un préventorium à Besançon. Marcelle Février s’y rendit et ramena le garçonnet à Paris, d’où une voisine le convoya au domicile de sa nièce, dans le Cantal, pour le mettre en sécurité. Puis le 20 mars 1944, des miliciens arrêtèrent Esther Schlafman, qui fut déportée. Cette fois encore, Marcelle Février sut efficacement protéger son amie Bella. Elle lui procura une fausse carte d’identité – « je ne me souviens plus de l’origine, je me rappelle seulement l’avoir transportée dans ma chaussure » – afin qu’elle puisse rejoindre son petit frère dans le Cantal. En mai 1945, la Croix-Rouge rapatria Esther, qui avait survécut et les trois enfants Schlafman se trouvèrent à nouveau réunis. « A l’heure actuelle », a écrit récemment Marcelle, devenue Madame Martin, « nous sommes restées très amies et elle m’ont rendu au centuple ce que j’ai pu faire pour elles ».

    Le 10 août 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcelle Martin née Février, et à ses parents Paul et Marguerite Février, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse

     




    Mis à jour il y a 9 mois.