Dossier n°8621 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Juliette Flachot Buldon

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 25/02/1892
Date de décès : 28/07/1975
Profession : Couturière, corsetière

Lucien Flachot

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 25/02/1892
Date de décès : 05/01/1984
Profession : Artiste peintre

Renée Poiret Flachot

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 12/07/1921
Date de décès : 01/02/2024
Profession : Modiste
    Localisation Ville : Paris (75016)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    À la déclaration de guerre, Les Schil, famille juive française comprenant les parents, deux filles Annette et Marianne et deux fils Gilbert et Bernard, habitent à Paris XVIème, rue de la Pompe où Louis, le père, médecin gynécologue a son cabinet médical.

    Gilbert âgé de 20 ans continue son année scolaire à Paris à la Faculté de Droit et à Science Po. Durant l’été il effectue un stage de service civique à la campagne pour remplacer aux travaux des champs des paysans, prisonniers en Allemagne.

    A son  retour à Paris, le 16 septembre 1941 il apprend que 10 otages avaient été fusillés par les Allemands dont un de ses oncles, Lucien Blum avec qui il devait dîner le soir même.

    Cette dramatique disparition ainsi que toutes les lois anti juives dictées par le gouvernement de Vichy incitent les Schil à lui faire quitter Paris pour Lyon (zone encore libre à cette époque) et il passe la ligne de démarcation en octobre 1941. Il y poursuit ses études et accueille son frère Bernard qui a son tour passe la ligne de démarcation aux alentours de Tours. Le passeur qui devait s’occuper de faire passer la ligne de démarcation à Marianne et Annette, 16 et 18 ans, avait été arrêté la veille de leur départ.

    Louis Schil, né à Nancy en 1883, juif français déclaré comme tel à la Préfecture de Police, avec sa famille, portant l’étoile jaune ne pense pas que les Allemands et surtout la police française s’attaquent à lui et sa famille. Il se croit à l’abri de tout ennui, par suite de sa conduite exemplaire comme médecin militaire en 1914 qui lui a valu en 1915 une citation à l’ordre de son régiment, la croix de Guerre et la légion d’Honneur. Il s’engage donc à nouveau en 1939. Il change d’avis quand son frère Julien Schil, conservateur des Hypothèques, est révoqué à la suite des lois anti-juives. Il est arrêté, envoyé à Pithiviers et déporté à Auschwitz le 21 septembre 1942.

    Dans ce contexte, les Schil qui se trouvent toujours à Paris, dans leur appartement, s’attendent à être eux aussi arrêtés d’un jour à l’autre.

    Une très fidèle patiente du Docteur Schil, Juliette FLACHOT se propose d’héberger les deux jeunes filles qui poursuivent leur année scolaire 1943-1944.

    Lucien FLACHOT, son époux est un grand invalide de la guerre de 14 dû à une épaule emportée par un obus. Lucien et Juliette qui habitent au 54 boulevard Exelmans dans le XVIème ont deux enfants Guy et Renée.

    Renée Flachot était plus âgée, elle avait fini ses études au pensionnat de Saint-Denis réservé aux jeunes filles de la légion d’Honneur. Renée connaissait Louis Schil depuis son plus jeune âge car il était son pédiatre.

    La famille FLACHOT était très généreuse et très humaine.  Les deux jeunes filles avaient été présentées à tout l’immeuble comme de petites cousines qui arrivaient de province pour continuer leurs études. Malgré tous les risques encourus pour eux et leurs enfants, Marianne et Annette vont vivre chez eux jusqu’à la Libération.

    « Le risque était pourtant grand d’une enquête sur notre provenance », a témoigné Annette, « ou notre parenté avec notre famille d’accueil, à une époque de grande suspicion. Ma sœur et moi avons été admises non seulement sous un toit accueillant, mais encore au foyer d’une famille qui se calfeutrait dans une unique pièce, seule chauffée durant un hiver très rigoureux. »

    Le 10 août 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucien et Juliette Flachot et à Renée Flachot, le titre de Juste parmi les Nations.

    Juliette et Lucien Flachot

    Documents annexes

    Article de presse - Vivre Ensemble Février 2008Article de presse – Vivre Ensemble Février 2008
    Article de presse - journal des Anciens Elèves de la Légion d'honneur 2000Article de presse – journal des Anciens Élèves de la Légion d’honneur 2000
    Article de presse - La Lettre du Légionnaire du Val de Marne du 08/06/2013Article de presse – La Lettre du Légionnaire du Val de Marne du 08/06/2013
    Invitation cérémonie Poiret-FlachotInvitation cérémonie Poiret-Flachot

     

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 2 mois.