Dossier n°8628 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Thérèse (Bonnemaison) Camps

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 22/03/1892
Date de décès : 22/05/1977
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Codalet (66500)
    Département : Pyrénées-Orientales
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie-Thérèse Camps, veuve de condition très modeste, vivait seule dans une petite maison à Codalet (Pyrénées-Orientales). Son mari, agriculteur, était décédé en 1935. Auparavant, le couple avait tragiquement perdu deux de leurs enfants. En 1943, Sebastien, l’unique fils survivant,  fut requis au STO et envoyé en Autriche. Il fut grièvement blessé au cours d’un accident de travail. A cette date, Marie-Thérèse sauva la vie de la famille Mouchabac, des Juifs de nationalité turque réfugiés de Paris à Codalet. Un employé de la SNCF les avait conduits chez elle. Après un long périple, Sabetaï Mouchabac, sa femme Nelly et leur petite fille Renée furent accueillis avec chaleur par Marie-Thérèse qui les hébergea pendant un an et les aida à trouver un passeur pour l’Espagne. Sabetaï partit le premier et laissa derrière lui ses proches. Peu de temps après son départ, le maire collaborationniste de Codalet menaça de dénoncer Nelly et sa fille à la police mais Marie-Thérèse réussit à l’en dissuader. Il exigea toutefois qu’elles quittent le village. Après la mise en demeure du maire, le cheminot résistant qui avait confié les réfugiés à Marie-Thérèse, les dissimula dans une charrette et les emmena à la gare de Prades. Il leur paya les billets de retour à Paris car elles étaient entièrement démunies. En mai 1944, Nelly et Renée réussirent à se faire inclure dans un convoi en partance pour Istanbul sous la protection du Consul de Turquie. Marie-Thérèse leur avait sauvé la vie pendant l’année critique où elles s’étaient trouvées sans couverture diplomatique.

    Le 18 janvier 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie-Thérèse Camps, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 mois.