Dossier n°8721 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Angèle (Dequatre) Lorfeuvre

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 25/01/1904
Date de décès : 01/11/1990
Profession : Nourrice
    Localisation Ville : Eclose (38300)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Angèle Lorfeuvre était couturière. Mais après son veuvage en 1935, elle ouvrit une petite pension à Ecloses (Isère). En septembre 1943, alors que la région venait d’être occupée par les Allemands, la plupart de ses pensionnaires étaient des enfants juifs, placés chez elle par l’OSE. Elle procura à chacun une fausse identité, avec la complicité de l’instituteur, M. Perceval, qui cumulait sa fonction avec celle de secrétaire de mairie. Un ami d’Angèle, M. Dufour, fonctionnaire à la préfecture de Grenoble, lui faisait parvenir des suppléments de tickets d’alimentation. Tous les enfants fréquentaient l’école de M. Perceval, mais, hormis Angèle Lorfeuvre et l’instituteur, nul dans le village ne savait qu’ils étaient juifs. « Le plus grand » des réfugiés, Marcel Enzel, 14 ans, avait déjà le certificat d’études et n’a pas fréquenté l’école. Dans la forêt voisine, il abattait des arbres morts et apportait du combustible pour le chauffage de la pension, installée dans une maison dont la construction était inachevée. Il n’y avait pas de volets, les fenêtres fermaient mal. Marcel se souvient parfaitement de Mme Lorfeuvre : « C’était une femme peu tendre, mais juste et animée d’un grand idéal politique. Car elle était consciente des dangers qu’elle courait en nous gardant dans sa maison, de même qu’elle savait fort bien les périls auxquels nous échappions en nous y cachant. Elle nous tenait au courant du développement de la guerre, et ne cachait nullement ses sentiments anti-nazis ». A la fin avril 1944, l’OSE organisa un groupe d’une trentaine d’enfants, y compris ceux de la pension d’Ecloses, et les fit passer en Suisse. Dans le courant de l’année 1945, Marcel Enzel et sa petite sœur Fanny retournèrent à Bayonne, sous la garde d’un frère aîné qui avait combattu dans la division Leclerc. Leurs parents avaient été assassinés à Auschwitz. Marcel a affirmé que « contrairement à d’autres, je n’avais jamais espéré les revoir. Pour ma sœur Fanny, je ne sais pas, mais elle était petite encore. Elle est morte de maladie en gardant le silence ».

    Le 17 novembre 1999, Yad Vashem a décerné à Angèle Lorfeuvre le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Mémoire vive N°65-66 Mai 2019 Mémoire vive N°65-66 Mai 2019
    6 septembre 2019 14:26:53

    Articles annexes

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