Dossier n°8743 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anne-Marie (Garniel) Le Bris

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 15/08/1893
Date de décès : 06/04/1987
Profession : Femme au foyer

Pierre Le Bris

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 05/06/1893
Date de décès : 15/06/1952
Profession : Ouvrier d’usine
    Localisation Ville : Paris (75018)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Le fils de Pierre et Anne-Marie Le Bris fut parmi les premiers jeunes Français que le STO envoya en Allemagne. Fervente catholique, sa mère fit le vœu de sauver un enfant juif pour que son fils revienne sain et sauf. Son mari, ouvrier chez Hispano-Suiza, leur fille Annick et elle vivaient modestement dans un ensemble HLM du 18ème arrondissement de Paris – et les restrictions du temps de l’Occupation ajoutaient encore aux difficultés quotidiennes. Mais c’est à bras ouverts et avec grandeur d’âme qu’ils accueillirent en 1943 la petite Hélène Warszawski, 6 ans, à la demande d’une assistante de l’organisation juive « Comité Amelot ». Son père était réfugié de Pologne. En 1939, il se fit incorporer dans l’armée française comme engagé volontaire. Fait prisonnier, sa captivité en Allemagne prit fin avec la guerre en 1945. Non déportable parce qu’épouse de prisonnier, la mère d’Hélène était néanmoins inquiète et demanda au Comité Amelot de l’aider à trouver un placement pour la petite. En cette même année 1943, elle fut arrêtée, internée à Drancy puis déportée au camp de Bergen Belsen, d’où elle allait revenir en mai 1945 dans un état de santé critique. Quant à Hélène, elle fut efficacement protégée et choyée par les Le Bris. Au début de l’année 1944, un bombardement fit des ravages dans leur voisinage immédiat. Ils quittèrent alors la capitale pour se réfugier chez des proches dans le Morbihan, en emmenant  – à leurs yeux cela allait de soi – la petite Juive qui leur avait été confiée. Après la Libération, ils regagnèrent tous les quatre la capitale. La rentrée scolaire venue, Hélène, pour la première fois de sa vie, fréquenta l’école. Elle rejoignit ses parents près d’un an plus tard après leur retour de captivité et celui du fils de ses sauveurs.

    Le 23 décembre 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Pierre et Anne-Marie Le Bris, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 10 mois.