Dossier n°8816 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Léonce Souverbielle

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 02/04/1923
Date de décès : 20/06/1988
Profession : Artisan ébéniste
    Localisation Ville : Coarraze (64800)
    Département : Pyrénées-Atlantiques
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Léonce Souverbielle (19 ans) était artisan ébéniste et dirigeait l’entreprise de ses parents, « Les Meubles Souverbielle », à Coarraze (Pyrénées Atlantiques). En 1942, il engagea Joseph Bialot (18 ans) comme apprenti ébéniste, sur contrat. Ce contrat de travail permit à Joseph qui était juif étranger, d’obtenir « un détachement » de la Compagnie de travailleurs étrangers à laquelle il était incorporé. Au moment de la débâcle, sa famille s’était enfuie de Paris et réfugiée à Pau. Ensuite elle fut assignée à résidence à Nay et évita les rafles d’août 1942 en zone sud, en passant les nuits chez des voisins. Mais après l’invasion du sud de la France en novembre 1942, Joseph Bialot reçut une convocation pour se présenter au camp d’internement de Gurs. Il prit la décision de s’enfuir en zone italienne et présenta sa situation à Léonce Souverbielle, lui demandant s’il pouvait lui procurer un certificat de Première Communion. Léonce courut à la Mairie et lui ramena l’acte de naissance de son jeune frère Jules, car lui-même entrait dans la classe d’âge des requis aux Chantiers de la Jeunesse ou au STO. Il le munit aussi du certificat de Première Communion de Jules ainsi que de sa carte d’alimentation. Joseph Bialot partit pour Grenoble sous le nom de Jules Souverbielle, natif de Coarraze. Jules approuva son frère quand il s’aperçut de la disparition de ses papiers. Ainsi Joseph put-il obtenir, à Grenoble, une authentique carte d’identité qui lui permit de survivre jusqu’à son arrestation en juillet 1944, qui aurait pu avoir de graves conséquences pour les Souverbielle. Déporté à Auschwitz, il revint à la fin de la guerre et renoua des liens durables avec Léonce Souverbielle qui avait continué à protéger la famille Bialot jusqu’à son départ à Grenoble, sur les traces de Joseph.         

    Le 13 août 2000, Yad Vashem a décerné à Léonce Souverbielle le titre de Juste des Nations.

     

    Le témoignage

    La famille BIALOBRODA, originaire de Pologne émigre en France en1929 et s’installe à Paris, dans le quartier de Belleville.

    En 1940 lors de l’armistice la famille se retrouve à Pau, puis est assignée à résidence par la Préfecture des Basses Pyrénées à Nay, situé à 20 km de Pau et de Lourdes. Début 1942, Joseph Bialobroda, 18 ans, est affecté sur ordre de la Préfecture dans une compagnie de travailleurs étrangers à Louvie-Juzon. Par l’entremise d’un camarade belge, il fait connaissance de Léonce SOUVERBIELLE, âgé de 19 ans, béarnais pur sang et catholique pratiquant.Léonce Souverbielle lui établit un contrat de travail dans l’entreprise de son père où lui même est artisan ébéniste, ce qui lui permet son  » détachement  » de la compagnie des travailleurs étrangers. Il loge à Nay chez ses parents et travaille à Coarraze (à 2 km de Nay ) et touche un salaire d’apprenti d’ébéniste. Quelques jours avant Noül, Joseph est convoqué pour se présenter au camp de Gurs.

    Décidé à rejoindre la zone italienne réputée plus clémente, il achète sa première  » fausse carte d’identité  » et explique la situation à son patron, Léonce Souverbielle, en qui il a toute confiance ; celui ci va à la mairie et lui ramène l’acte de naissance de son frère Jules, le certificat de première communion de celui-ci ainsi que sa carte d’alimentation. Joseph se sépare de sa famille, quitte Nay et arrive à Grenoble où il devient Jules Joseph Souverbielle, natif de Coarraze, avec une véritable carte d’identité grâce à l’acte de naissance fourni.

    Pendant des mois, chaque semaine Léonce rend visite aux parents de Joseph et leur fournit des aliments jusqu’à leur départ pour Grenoble.

    Joseph a pu continuer dans ces conditions jusqu’à son arrestation en juillet 1944, en tant que résistant, grâce aux documents fournis par Léonce.

    Il est toujours resté en relation avec Léonce et sa famille.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes