Dossier n°882 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Abel Sarramiac

Année de nomination : 1974
Date de naissance : 27/08/1886
Date de décès : 01/03/1944
Profession : Comptable à la compagnie d’électricité
    Localisation Ville : Auch (32810)
    Département : Gers
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Abel Sarramiac est comptable à la compagnie d’électricité. Il vit avec sa famille à Auch, chef-lieu du département du Gers. Cet homme apparemment sans histoire est en réalité le commandant local de Libération, mouvement clandestin de Résistance très actif dans la région.  Il a établi dans le Gers, une véritable filière permettant aux personnes juives traquées de partir pour l’étranger ou de s’installer chez des agriculteurs gascons qu’il connaissait. Julia Wittman s’est réfugiée à Auch avec sa fille et ses parents. Son mari, arrêté à Paris en décembre 1941, a été déporté à Auschwitz où il périt. La jeune femme se croit en sécurité à Auch, mais au début de 1943, un voisin vient l’avertir que son nom et ceux des membres de sa famille figurent sur une liste de Juifs à arrêter pour être déportés. Le voisin lui conseille de contacter Abel Sarramiac et de lui demander son aide.

    Abel, qui ne la connait absolument pas, accepte pourtant de les héberger, elle, sa fille et ses parents. Ils restent chez lui pendant deux jours, le temps de trouver une autre cachette. Par son action généreuse, Abel Sarramiac se met en danger, lui et sa propre famille.

    Le 6 septembre 1943, à la suite d’une dénonciation, il est arrêté ainsi qu’un Juif caché chez lui, et qui est recherché par les Allemands, sous les yeux de sa petite fille Jacqueline âgée de 5 ans. Il s’agit de A.N. Petrowski, le chef de Sarramiac dans la Résistance. Tous deux sont soumis aux plus effroyables tortures à la mairie d’Auch puis au quartier-général de la Gestapo à Toulouse. Aucun ne trahit ses frères d’armes. Ils sont déportés à Buchenwald en janvier 1944.  Abel Sarramiac a alors plus de soixante ans. Cet ancien combattant et grand blessé de la guerre de 14 n’a plus la force de résister à la malnutrition, à la souffrance et à la torture quotidiennes et il meurt trois mois plus tard.

    Le 30 juin 1974, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Abel Sarramiac le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Inauguration plaque mémoireInauguration plaque mémoire
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    Article de presse - La dépêche du midi du 09/09/1970Article de presse – La dépêche du midi du 09/09/1970